Orantes
Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Sermon de Saint Augustin pour la Pâques

Icône de la résurrection

Les disciples ne croient pas les femmes

Des femmes viennent à la tombe. Là, elles ne trouvent pas le corps de Jésus. Des anges leur disent : Le Seigneur s’est réveillé de la mort. Alors, les femmes vont l’annoncer aux disciples. Et alors ? Qu’est-ce que le texte dit ? Qu’est-ce que vous avez entendu ? Les disciples pensent que les femmes disent n’importe quoi, et ils ne les croient pas (Lc 24, 11). Voilà bien le malheur des êtres humains ! En effet, quand Ève raconte ce que le serpent lui dit, on l’écoute tout de suite.

On croit une femme menteuse, cela nous a conduits à la mort. Ici, des femmes disent ce qui est vrai pour que nous ayons la vie, et on ne les croit pas. Si on ne doit pas croire les femmes, pourquoi est-ce qu’Adam a cru Ève ? Si on doit croire les femmes, pourquoi les disciples n’ont-ils pas cru les femmes, amies de Dieu ? Remarquons ici la bonté de notre Seigneur. Voyez ce qu’il demande à chacun.

En effet, notre Seigneur Jésus Christ a voulu que des femmes annoncent les premières son réveil de la mort. Pourquoi donc ? C’est une femme qui a fait tomber l’homme dans le péché (Gn 3, 6). C’est aussi une femme qui a remis l’homme debout. Oui, c’est une jeune fille qui a mis au monde le Christ. Ce sont aussi des femmes qui annoncent son réveil de la mort.

Une femme a donné la mort. Une femme a donné la vie. Mais les disciples ne croient pas ce que les femmes leur disent. Ils pensent qu’elles sont folles. Pourtant, ce qu’elles disent est vrai.

Le triomphe du Christ

La résurrection du Seigneur a répandu l’allégresse dans le monde. Autant son éclat brille aux regards, autant ses bienfaits réchauffent le coeur : le vieil homme a disparu, l’homme nouveau a pris sa place : c’en est fini de la prévarication d’Adam; elle a été pardonnée, grâce au Christ.

Jadis, les âmes traînaient pitoyablement, derrière elles, la chaîne de l’erreur ; elles sont maintenant rachetées et vont au ciel conduites par les liens de la charité. Le Christ meurt, et, par sa mort, il délivre le monde du joug de l’erreur : il ressuscite et fait évanouir notre ennemi.

Triomphons dans le Christ : dans sa miséricorde, il nous a donné un remède, celui de sa croix, et, par sa croix, il nous a apporté de glorieux trophées.

Judas a vendu son Seigneur, Pierre a renié son maître, le larron a confessé le Christ. Judas a désespéré, Pierre a chancelé , le larron a mérité le paradis. Dans la trahison de celui qui a vendu le sang du Christ, dans le reniement de Pierre et la confession du larron, nous trouvons la preuve de la salutaire mission du Rédempteur.

Mes frères, réjouissons-nous donc dans le Seigneur; rendons grâces au triomphateur de la mort, dans les élans d’une joie toute spirituelle, de l’allégresse de tous nos sens ; car a il nous a appelés du sein des ténèbres à « son admirable lumière », « et, après nous avoir arrachés à la puissance du démon, il nous a fait entrer dans le glorieux royaume de son Fils».

Mais cette joie qu’il nous faut ressentir ne doit avoir rien de commun avec la joie mondaine ou séculière; elle ne doit point se traduire, comme au milieu des festins, par des applaudissements qui sentent l’insanité et le libertinage, comme celle de la vile populace: « Car Jésus-Christ est notre Agneau pascal, qui a été immolé pour nous ».

La mort a été absorbée dans sa victoire. O mort, où est ton aiguillon? O mort, où est ta victoire ? » Parce que le Christ a emmenés avec lui ceux que tu retenais captifs, chantons tous alléluia, et, en ce beau jour de fête , tournons-nous vers le Sauveur si bon.

Sermon de Saint Augustin pour la Pâques