Voilà ce que les Apôtres demandent à Jésus. Sans nul doute si nous étions à leur place, notre demande serait-elle tout autre! Pour certain ce serait, de l’argent, d’autre, du travail avec moins de stress, d’autre encore la santé, et aussi du confort matériel et j’en passe… Si nous étions à leur place, nous aurions pu demander des choses utiles pour notre bien être, pour satisfaire nos «faux» besoins et nos caprices.
Chaque jour, nous demandons beaucoup de chose au Seigneur, mais sont-elles vraiment les plus nécessaires pour notre vie? Qui parmi nous ce matin, aurait le courage de Salomon pour demander au Seigneur la sagesse? Ou bien l’humilité des Apôtres pour demander d’augmenter sa foi ?
«Seigneur, augmente notre foi», telle est la demande des Apôtres ! Lc17,5
Déjà quelques temps, depuis que les Apôtres ont entendu l’appel de Jésus: ils ont accepté de tout laisser pour le suivre, ils ont écouté son enseignement, ils ont vu les miracles et les prodiges qu’il a réalisé. Et pourtant dans l’évangile d’aujourd’hui, ils demandent à Jésus d’augmenter leur foi? Peut être qu’en écoutant Jésus, ils ont compris, que pour entrer dans le Royaume de Dieu, la foi est nécessaire.
Alors, l’évangile nous apporte la réponse de Jésus. Cette réponse est pour nous d’une importance capitale, car Celui qui parle c’est le Seigneur lui-même, le Sauveur de l’humanité. Voilà pourquoi j’insisterai davantage sur la réponse de Jésus.
«Seigneur, augmente notre foi!»
À cette demande, Jésus répond: «Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous auriez dit au grand arbre que voici: « Déracine-toi et va te planter dans la mer », et il vous aurait obéi !»
Jésus insiste sur l’importance et la puissance de la foi. D’ailleurs St Luc dans son évangile nous rapporte beaucoup de miracles que Jésus a réalisés tout en se basant sur la foi des gens. Souvenez vous de la pécheresse à qui Jésus a dit: «Ta foi t’a sauvée, va en paix» (Luc 7, 50). Combien de paralysés, combien de lépreux qui ont été guéris à cause de leur foi. Souvenez-vous de l’hémorroïsse, celle qui a touché le vêtement de Jésus, à cause de sa foi, elle a été guérie. «Ma fille, ta foi t’a sauvée; va en paix» (Luc 8,43-48). Également, par la foi, la fille de Jaïre a retrouvé la vie: «Ne crains pas, crois seulement, et elle sera sauvée» (Luc 8, 50).
«Seigneur, augmente notre foi»
La foi n’est pas quelque chose que l’on peut acheter. Il ne s’agit pas non plus d’une question de quantité. Il s’agit d’avoir confiance en Dieu, avec un total abandon. Il faut que notre foi soit réelle, soit vraie! Si petite qu’elle soit, elle peut déplacer les montagnes. La foi est nécessaire, elle est le centre de toute vie chrétienne.
Nos églises sont de plus en plus clairsemées, car les gens ne pratiquent plus, ils ne croient plus. Ils vivent sans espérance – voire sans Dieu.
Frères et Sœurs, Jésus est venu pour nous sauver, mais si nous ne croyons pas, si nous ne cherchons pas à le suivre, à mettre nos pas dans les siens, à faire la volonté de Dieu, comment serions nous sauvés?
«Seigneur augmente notre foi».
Plus que jamais nous avons besoin de la foi pour accomplir notre mission dans ce monde où règne l’incroyance. Faisons nôtre cette prière: «Seigneur augmente notre foi». Que la foi soit le cœur de notre vie chrétienne. Car elle seule peut nous donner une autre manière de regarder les autres et de nous regarder également. Un regard qui change la valeur des choses, qui nous permet de reconnaître que nous sommes finalement que des serviteurs inutiles. Tournons notre regard vers Dieu, écoutons sa parole, apprenons à aimer nos prochains.
La foi, on la reçoit. Elle est un don de Dieu. Nous arrive-t-il de faire la même prière que les apôtres : « augmente en nous la foi, Seigneur » ? Avec bien peu de foi on peut faire des choses extraordinaires. Quelle disproportion entre une graine de moutarde et le grand arbre qui va se jeter dans la mer ! Et pourtant la première commande au second et le second lui obéit.
La foi on la cultive. Si Jésus la compare à une graine de moutarde ce n’est pas pour qu’elle garde la dimension d’une graine. Dans ce même Evangile, quelques chapitres plus loin, Jésus dit que la graine de moutarde pousse et devient un arbre dans lequel les oiseaux viennent se nicher. (Luc 13,19).
La foi, on l’entretient, on la nourrit. Nous sommes dans un monde qui n’est pas porteur, qui ne nous conduit pas vers Dieu. Si nous ne sommes pas un bon jardinier, non seulement la graine ne se développera pas mais elle pourrira dans le sol.
Foi et amour vont de pair. « Quand j’aurais la foi à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour je ne suis rien » écrit St Paul ( 1 Cor 13, 2).
La foi nous pousse à agir. Même si nous sommes que des serviteurs quelconques, si notre foi est seulement grosse comme une graine, l’Esprit de Dieu fera le reste dans le monde où nous sommes appelés à témoigner. « Agis comme si tout dépendait de toi, et prie comme si tout dépendait de Dieu » (St Ignace de Loyola).
La foi ne va pas sans l’espérance. C’est cette dernière qui entraîne ses deux sœurs que sont la foi et la charité, comme l’écrit si bien Charles Péguy.