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Jésus se leva de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. » Jn 1-15
Le lavement des pieds est symbolique. C’est un geste qui parle de service, de communion, de pardon mutuel, de coexistence, d’unité. Mais Jésus insiste tellement sur le lavement des pieds, on peut se redire cette parole dite à ses disciples : « Faites cela en mémoire de moi » (Lc 22, 19) est, en effet, fondamentalement lié à son admonition : « Lavez-vous les pieds les uns les autres » (Jn 13,14). » Il redonne le sens symbolique de ce geste : toute œuvre de bonté pour l’autre – en particulier pour ceux qui souffrent et pour ceux qui sont peu estimés – est un service de lavement des pieds.
Jésus est en train de passer de ce monde à son Père. Il n’est plus pour longtemps dans la proximité physique des disciples. Mais il prend du temps avec eux, pour leur parler, dans un discours sous forme d’adieu. Ses gestes et ses paroles sont adossés à d’autres paroles qui nous sont livrées, dès le début du texte, « sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père » et, un peu plus loin, « sachant que le Père a tout remis entre ses mains ». Il s’agit donc, fondamentalement, pour lui, de passer de ce « monde », à « son Père ».
C’est donc vraiment « une heure » importante qui est « venue », pour lui, mais aussi pour les disciples. Pour lui, parce qu’il retourne à sa source, et pour les disciples, parce qu’il va leur laisser un testament : le service fraternel. Pour ce faire, il montre l’exemple : « Il se lève […], dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer. » Même à Pierre, qui refuse dans un premier temps, Jésus trouve les mots pour dire que « l’heure » est vraiment venue. Et le message final est clair : se mettre au service les uns des autres.
Geste d’adieu, le lavement des pieds est aussi un geste fondateur. Et les pieds sont l’espace où Jésus inscrit sa marque pour la marche à venir des disciples. Il prend soin de leurs pieds, car ils vont porter l’Évangile. Le viatique de Dieu, c’est l’amour fraternel. Comme croyants, c’est l’exigence de fraternité qui nous fera passer de ce « monde » au « Père ».
« Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Est-ce que je me rends disponible pour que ma vie soit modelée par Dieu ?
« Vous n’êtes pas tous purs. » Que signifie pour moi, être « pur » aujourd’hui ? Comment est-ce que je manifeste, au quotidien, mon amour pour les autres ?
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