Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Méditer le sens de l’Ascension avec la Fondatrice des Ora

L’ascension et le désir du ciel

Nous devons nous détacher de tout ce qui est terrestre et vivre, pour ainsi dire, comme au ciel. La belle fête de l’Ascension de Notre-Seigneur que nous célébrons ranimera en nos âmes de nouveaux désirs de le suivre au ciel.

Elevons nos pensées en les ramenant vers Dieu, vers le ciel, en les détachant des choses de la terre; évitons toute parole que les Anges ne pourraient entendre; que nos conversations et nos actes puissent être entendus ou vus du ciel et de la terre. Que notre tenue soit modeste, recueillie, nos gestes calmes et sans laisser-aller. Que notre attitude tout entière soit l’expression vivante de la vie angélique que nous voulons mener.

Nous sommes venues ici pour vivre plus particulièrement de vie intérieure ; nous ne sommes pas pour la vie extérieure, mais pour la vie intérieure qui comporte des vertus spéciales. La vie intérieure est la vie avec Notre-Seigneur.

Nous croyons qu’il est dans nos âmes, mais il n’est pas aussi intime que nous le croyons. D’abord parce que nous négligeons beaucoup de choses ; nous nous laissons endormir dans une certaine mollesse d’effort qui fait que nous sommes des âmes ordinaires, que nous ne cherchons pas cette grande perfection qui ne sera jamais et ne peut être celle de Dieu.

Semer des fleurs sur le chemin des autres

En ce mois de Mai tout sourit dans la nature, les chemins sont parsemés de fleurs. Nous pratiquerons la vertu en semant des fleurs sur le chemin des autres. Souvent nous cherchons des fleurs pour nous-mêmes et nous montrons aux autres un visage triste, préoccupé, au lieu de montrer la joie des enfants de Dieu.

Quand même on a des préoccupations, des souffrances, des douleurs, on doit toujours semer des fleurs sur le chemin des autres. Soyons, bonnes, douces pour les autres, semons des fleurs sur leur chemin et gardons le pénible pour nous.

Souvent, nous nous lassons des efforts ; nous nous laissons aller à la pente de notre caractère, de nos inclinations, de notre coeur, de notre paresse, de notre orgueil, à toutes ces dispositions mauvaises qui sont en nous : nous n’avons pas ce désir insatiable de la perfection. Nous ne l’avons pas non plus parce que nous ne cherchons pas à connaître les défauts qu’on nous trouve.

L’ascension et le sens de la perfection

L’Ascension c’est véritablement notre fête puisque Notre-Seigneur est allé pour nous y accueillir. C’est donc en fixant nos yeux là-haut que nous prendrons le courage du sens vrai qui est la perfection et l’imitation de Notre-Seigneur et de la Sainte Vierge quand ils étaient sur la terre.

Notre-Seigneur dit : Soyez parfait comme votre Père céleste est parfait. On n’a pas toujours ce désir dans la vie religieuse pourtant la vie religieuse est une ascension vers Dieu pour l’imiter. Notre-Seigneur est venu sur la terre pour que nous l’imitions. Il ne suffit pas d’en être touché dans la méditation, nous n’arriverions pas à la pratique si Notre-Seigneur n’était venu nous montrer le chemin. Nous devons avoir un désir insatiable de la perfection.

Ce sont quelquefois les défauts des autres qui font ressortir les nôtres ; n’en soyons pas fâchées. il faut accepter les observations qui peuvent être faites, et aussi les défauts des autres qui sont comme un miroir dans lequel nous voyons nos défauts et font ressortir combien nous savons peu supporter.

Louange

Le vrai sens à donner à ses actions, c’est l’imitation de la vie de Notre-Seigneur. Nous ne serions pas ici si Dieu ne nous avait pas appelées à la vie parfaite. Dieu a mis dans notre coeur un désir très grand de la perfection. Mais à mesure que nous la découvrons, nous avons de l’ennui, du découragement. Mais il faut nous rattacher à ceci : que le seul vrai de l’âme, de la perfection, c’est d’imiter Notre-Seigneur, la Très Sainte Vierge, nous n’atteindrons pas notre but autrement.

Quand on parle à certaines personnes de certains défauts, on les voit s’étonner et dire : ‘Non, je ne suis pas ainsi, je ne suis pas la personne qu’on me croit.’ Si on avait le désir de sa perfection, on ne serait pas ainsi ; on chercherait ce qu’il y a de défectueux en soi quand on vous l’a fait remarquer. Au premier moment il y aura peut-être un mouvement de répulsion, mais on ne doit pas laisser passer une observation sans s’examiner et voir si cela est vrai ; sans cela, on n’a pas le désir d’être formé, et on se laisse aller.

Nous vivons dans une vie de prière, de recueillement. Cette vie de recueillement doit toujours se perfectionner, puisque l’on y est sans cesse en contact avec Dieu. Par conséquent, ce doit être une vie de continuelle ascension.

Sélection de texte de Mère Isabelle à partir de ses instructions (1910-1921)