En cette entrée en carême, je viens vous proposer quelques pistes pour en faire une période fervente et joyeuse de renouvellement de notre engagement à la suite du Christ dans son union au Père.  Nous laissant fortifier par leur Esprit qui répand l’amour dans les cœurs, nos soifs ou déserts orientés vers Lui peuvent se changer en source; nos peines en joies…

Eloge de la soif

Tel était le thème de la retraite de carême prêchée il y a quelques jours pour le pape et la Curie. Avons-nous conscience de nos soifs et des aspirations qu’elles nourrissent ? Avons-nous conscience aussi de l’attente assoiffée de Dieu que nous nous tournions vers Lui et comptions sur Lui ? Cette soif-là nous habite-t-elle et nous conduit-elle ?

Ne nous lassons pas de prier

Alors qu’une nouvelle guerre s’est ajoutée récemment à celles trop nombreuses déjà en cours, nous sommes invités à faire tout particulièrement de ce mercredi des cendres une journée de jeûne et prière pour la paix. Il ne s’agit pas pour nous de multiplier ou ajouter des prières récitées en commun mais de reprendre, renouveler et intensifier le temps normalement consacré à la prière. Ce temps peut être silencieusement prolongé par qui en a la possibilité. Il se prolongera surtout par une prière intérieure de présence et communion à Dieu aussi continue que possible tout au long du jour. Prince de la Paix, il nous engage à n’avoir entre nous qu’un cœur et qu’une âme et à nous faire serviteurs de l’unité – RV.5.

Ne nous lassons pas de faire le bien

Portant en nous la soif et la recherche d’union à Dieu et de la communion fraternelle, ne nous lassons pas de nous approfondir et simplifier, de nous décentrer de nous-mêmes pour être à tous, de demander pardon et nous pardonner, être compréhensifs, bienveillants et compatissants…

Saisissons l’élan du carême pour poser des actes de charité en abondance. Soyons aussi très concrets et inventifs pour découvrir et oser ceux qui pourraient être les miens ou ceux de notre communauté. C’est en écoutant son cœur que chacun(e) trouvera quels doivent être les siens.

Pour vous aider à avoir l’esprit large dans l’écoute de votre cœur et des appels de carême que le Seigneur vous adresse personnellement ou communautairement, je vous transmets des suggestions qu’une sœur vient de m’adresser. Ce ne sont là que des exemples nullement limitatifs et que vous êtes invités à prolonger avec vos propres appels ou intuitions.  

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Poser des actes de charité concrets

Durant ce carême, on peut décider de poser des actes de charité concrets : saluer et remercier chacun(e) volontiers et joyeusement ; écouter l’autre sans se presser et sans préjugés, avec amour ; être attentif à qui a besoin d’aide ; encourager ; faire découvrir les qualités ou réussites d’autres que moi ; se désencombrer de ce que je n’utilise pas ou peu et qui peut servir à d’autres ; renouer des contacts, oser la parole constructive et ne pas se taire par peur ;  entretenir moi-même ce que j’utilise…

Oser des jeûnes auxquels on ne pense pas toujours : celui des paroles inutiles, des mots blessants, des mécontentements, des impatiences, des plaintes, des pertes de temps, paresses ou dispersions, des tristesses, amertumes, pessimismes…

En ce temps de carême, ne nous lassons pas et reprenons vigueur dans le Seigneur pour nous renouveler et nous approfondir dans notre double mission contemplative de prière et de charité. Telle est ma prière pour notre congrégation et pour chacun(e) en ce jour. Comptant sur la grâce de Dieu toujours nouvelle, je vous souhaite un saint carême et une belle montée vers Pâques.

Bien fraternellement,

Message de Carême de Sr Anne H., Orantes de l’Assomption