Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Vie consacrée : François invite à résister à l’esprit du monde

« À travers les crises, le nombre qui fait défaut, les forces qui diminuent, l’Esprit invite à renouveler notre vie et nos communautés », a déclaré le pape François aux personnes consacrées le 2 février. L’évêque de Rome présidait, comme c’est la tradition à l’occasion de la fête de la Présentation de Jésus au Temple, une messe en la basilique Saint-Pierre en présence de personnes représentant les différents états de la vie consacrée, contemplative et apostolique.

Probablement en raison de sa fatigue et de ses douleurs aux jambes, le pape François a prononcé son homélie en demeurant assis devant l’autel. En s’appuyant sur le modèle d’Anne et Siméon, qui attendaient dans le temple la venue du Messie avec fidélité et patience, il a développé une longue méditation, invitant une nouvelle fois à discerner entre les attitudes inspirées par l’Esprit saint et celles qui sont inspirées par « l’esprit du monde ».

L’Esprit saint « rend capable de percevoir la présence de Dieu et son œuvre, non pas dans les grandes choses, ni dans les apparences extérieures, ni dans les exhibitions de force, mais dans la petitesse et la fragilité », a expliqué le Pape en cette 26e journée mondiale de la vie consacrée. Utilisant le langage de sa formation spirituelle jésuite, François a évoqué les « motions spirituelles » : « Ce sont ces mouvements de l’âme que nous ressentons en nous et que nous sommes appelés à écouter, pour discerner s’ils proviennent de l’Esprit saint ou d’ailleurs », a-t-il précisé.

Tandis que l’Esprit fait reconnaître Dieu dans la petitesse et dans la fragilité d’un enfant, nous, nous risquons parfois de penser à notre consécration en termes de résultats, d’objectifs, de succès : nous nous déplaçons à la recherche d’espaces, de visibilité, de nombres. Mais l’Esprit ne demande pas cela. Il désire que nous cultivions la fidélité quotidienne, dociles aux petites choses qui nous ont été confiées.

L’importance de la fidélité dans la prière

Le pape argentin a exhorté les personnes consacrées à prier toute leur vie, « sans se décourager et sans se plaindre, en restant fidèles chaque jour et en alimentant la flamme de l’espérance que l’Esprit a allumée dans leurs cœurs ». Il a aussi insisté sur l’importance d’ajuster son regard et de mettre toujours Jésus au centre.

« Dieu nous regarde, en déliant les duretés de notre cœur, en guérissant ses blessures, en nous donnant (…) un regard nouveau sur nous-mêmes, sur les autres, sur toutes les situations que nous vivons, même les plus douloureuses », a expliqué François. La « présence de Dieu » peut être aperçue « aussi dans les fissures de la fragilité et des échecs ».

Ainsi, « à travers les crises, le nombre qui fait défaut, les forces qui diminuent, l’Esprit invite à renouveler notre vie et nos communautés« . « Demandons des yeux qui sachent voir le bien et percevoir les voies de Dieu », a exhorté l’évêque de Rome. La recette du renouveau est de « serrer Jésus dans nos bras« , comme Siméon, dans une attitude d’adoration et non dans la plainte ou l’amertume.

« Si nous accueillons le Christ à bras ouverts, nous accueillerons aussi les autres avec confiance et humilité. Alors les conflits ne s’envenimeront plus, les distances ne diviseront plus, et la tentation de d’abuser et de blesser la dignité de certaines sœurs ou de certains frères disparaîtra », a assuré François, faisant allusion aux nombreuses révélations récentes sur des situations d’emprise dans des communautés religieuses.