Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Jésus ne laisse pas indifférent : va, vends puis viens

L’évangile d’aujourd’hui nous fait assister à une rencontre entre Jésus et un jeune homme. Manifestement ces deux-là se sont vus, se sont sentis, se sont attirés… Celui qui court et se prosterne est jeune.

.

En ce temps-là, Jésus se mettait en route quand un homme accourut et, tombant à ses genoux, lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L’homme répondit : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. » Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Jésus reprenant la parole leur dit : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus les regarde et dit : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » Pierre se mit à dire à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre. » Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. » @AELF

Un Jésus qui ne laisse pas indifférent !

Une fois de plus, on découvre un Jésus qui ne laisse pas indifférent, qui questionne, qui attire et ouvre les cœurs…
Le jeune homme s’adresse à Jésus en lui disant « Bon » maître ! A-t-il vu la bonté de Jésus ! Celle dont parle St Pierre qui présente Jésus comme « Cet homme qui est passé parmi nous en faisant le bien ! » Qu’y avait-il dans l’attitude, les gestes, le regard, la « présence » de Jésus pour toucher et attirer cet homme… pour qu’il ose lui faire une aussi grave, profonde et belle demande ?
« Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? Autrement dit « Quel est ton secret ! » « Quel est le secret dont tu rayonnes ? »
« J’ai envie qu’il soit une « source » de vie pour moi… »

Invitation de Jésus

« Une seule chose te manque ; va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres puis viens, suis-moi ! » Nous l’entendons bien cette parole-invitation de Jésus qui interroge nos cœurs… elle est vraiment « énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants »… On imagine Jésus lancer cette invitation avec une main posée sur l’épaule du jeune homme… Avec une intense proximité, une tendresse, un vrai désir de sa joie… un regard qui encourage à dire oui ! Avec un immense souhait : « libère-toi, allège-toi ! Ouvre-toi ! »

Eléments de méditation

  1. Cet homme qui accourt vers Jésus sent qu’il n’est pas complètement ajusté à son Seigneur. Respecter les commandements ne suffit pas, un désir plus grand l’habite. Comment ce désir d’être davantage ajusté à Dieu fait-il écho en moi aujourd’hui ? Je me laisse regarder par Jésus, tel que je suis, sûr qu’Il m’aime.
  2. Cet homme n’est pas capable aujourd’hui d’entendre l’appel radical de Jésus : tout laisser pour Le suivre : va, vends et viens suis-moi. Comment est-ce que j’entends pour moi cet appel à me faire tout petit pour « passer le chas d’une aiguille », à me défaire de ce qui m’encombre pour entrer dans la dynamique proposée par le Seigneur ? Ou comment est-ce que je renouvelle ma réponse aujourd’hui ?
  3. « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » Quelle réponse déstabilisante pour Pierre qui a tout donné. Serait-ce pour rien ? Oui et non. Ne rien attendre en retour mais tout recevoir de Dieu, dans l’amour et la confiance. Supporter par amour les épreuves pour s’attacher à ce qui ne passe pas, garder et transmettre ce trésor. Je contemple la confiance des Apôtres.
  4. « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » t’a demandé le jeune homme riche (Mc 10, 17-22). Il a observé la Loi depuis sa jeunesse mais il n’éprouve pas cette joie que tu promets à ceux qui se mettent à ta suite. Pour qu’il en soit ainsi, tu lui dis de tout vendre et de le distribuer aux pauvres. Le jeune est parti « tout triste parce qu’il avait de grands biens ». Pour avoir part à ton héritage, il ne suffit pas de renoncer aux biens matériels, il faut te suivre et te laisser purifier nos pensées, nos désirs, nos actes, te laisser nous sanctifier.

Dialogue avec le Christ

Seigneur, tu nous as mérité la vie éternelle, la vie avec Dieu, face à face. Celle que nous avions perdue par la faute d’Adam et Ève. Seigneur, ce n’est pas une « récompense » que nous avons méritée par nos propres efforts, sacrifices ou réalisations personnelles, mais notre héritage est filiation : nous sommes fils avec le Fils et cohéritiers avec toi. Seigneur, sur ton chemin, je veux me sentir dans ta main, totalement confiant en la réalisation de ta promesse : tu es un Dieu fidèle qui ne peut se renier lui-même !

Demande

Ne permets pas, Seigneur, que le découragement me gagne. Seigneur, je ne possède vraiment pas grand-chose mais je vois bien que ce qui me retient loin de toi, c’est ma personne, mon « moi ». Il me faut le quitter, il me faut te l’offrir, il me faut « tout quitter pour te suivre ». Tu sais bien que je veux te suivre mais tu sais aussi le poids de tout ce qui m’empêche d’avancer jusqu’à toi.
Seigneur, donne-moi la force de ce que tu me demandes. Seigneur, tu sais bien que tout seul, c’est impossible, mais avec toi, si je sais vivre les purifications que tu me proposeras, alors ma vie sera porteuse de fruit pour ton Royaume !