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Pour beaucoup d’entre nous, l’impression est grande que ce Carême ne s’est jamais achevé. A nouveau confinés, dans un contexte si exigeant et même en veillant à notre équilibre humain et spirituel, il nous arrive de faire au quotidien l’expérience du dépit, de la colère, de la tristesse, voire du découragement.
Pourtant, les paroles de S. Paul nous mettent au défi : « Nous mettons notre orgueil dans nos détresses, sachant que la détresse produit la persévérance, la persévérance la fidélité éprouvée, la fidélité éprouvée l’espérance ; et l’espérance ne trompe pas, car l’amour de Dieu a été
répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Rm 5, 3-5).
Oui, telle est notre espérance : ce qui nous advient n’a pas et n’aura pas le dernier mot sur le sens même de notre existence, sur sa fécondité. Mais se laisser habiter par cette espérance requiert une
véritable conversion, à faire nôtre chaque jour.
Dans la communion de l’Eglise, nous allons prendre le chemin de cette conversion en entrant en Carême. Nous aurons à en témoigner, non seulement pour et avec le Peuple de Dieu, mais aussi pour et avec tous nos sœurs et frères en humanité.
Quelle joie et quelle force de savoir que ce long chemin vers Pâques est entamé en Eglise, ensemble ! Ceux qui, ayant reconnu la voie à suivre, marchent devant nous, donnent envie de les suivre. En ces temps inédits, je voudrais vous encourager à beaucoup d’engagement et de créativité, pour ne pas perdre leurs traces…
C’est le Seigneur qui nous offre ce temps de grâce, pour que nous retrouvions une pureté du cœur. Il veut que nous nous libérions de nos égoïsmes, afin qu’en travaillant à ce monde qui
passe, nous nous attachions surtout aux choses qui ne passent pas (cf. la prière de la 2 ème Préface du Carême).
« Aujourd’hui, écouterez-vous sa Parole ? Ne fermez pas votre cœur… » (Ps 94). La Parole de Dieu nous accompagnera et nous interpellera.
Le jeûne, la prière, le partage seront les balises du chemin qu’il nous faut encore une fois dénicher sur des terres parfois hostiles.
Caminante, no hay camino : se hace el camino al andar ! (A. Machado). Pèlerin, le chemin n’existe pas : le chemin se fait en marchant !
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