Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Emerveillement et mystère : Pâques, Ascension, Pentecôte

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Émerveillement et Mystère

Nous sommes dans le temps de l’émerveillement et du mystère tout à la fois. Pâques, Ascension, Pentecôte. Jésus ressuscite, il retourne au Père, son Esprit descend sur les apôtres et sur l’Eglise. Ce mouvement ascendant et descendant, c’est la victoire de la Vie sur la mort, de l’Amour sur le mal. Il perturbe un peu nos esprits, habitués aux certitudes des découvertes et des prouesses de l’intelligence humaine.

Il éprouve l’intensité de notre foi. Le récit de l’Ascension par saint Luc (Ac1) nous aide à pénétrer davantage le sens de tous ces événements.  » C’est à eux (aux apôtres) que Jésus s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du Royaume de Dieu « .

On a l’impression que Jésus, tel un maître qui a formé ses disciples, qui a vécu avec eux, les prépare maintenant à affronter sans lui les difficultés de la vie et de la mission. On peut imaginer ces moments d’intimité où les cœurs sont tendus vers le Royaume à venir. Mais les apôtres restent ce qu’ils sont, avides de preuves et de certitudes, comme nous le sommes tous d’ailleurs.

Ils se trompent même sur la nature du royaume promis : « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ?  » Jésus rétablit l’équilibre: il ne s’agit pas de devancer le projet du Père mais plutôt d’accueillir la force de l’Esprit pour témoigner du vrai Royaume, celui de l’amour, jusqu’aux extrémités de la terre.

Les apôtres connaissent à présent la route. Le Maître peut les laisser seuls. Sa présence, invisible désormais, ne les quittera pas et les revêtira de sa force. Une nuée enveloppe Jésus et il disparaît à leurs yeux. Imaginons ce moment de séparation. Que se passe-t-il dans le cœur de chacun d’eux? Interloqués, ils restent là à regarder le ciel.

Peine perdue, Jésus n’est plus là, mais deux hommes vêtus de blanc apparaissent et leur disent: « Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller « . Le message est clair: Jésus est venu, il reviendra. C’est la grande espérance.

En attendant, pas question de rêver en regardant le ciel! Les apôtres ont à se retrousser les manches et à partir à la mission comme Jésus la leur a enseignée. La force d’En Haut les soutiendra. La mission est la même pour nous aujourd’hui : attendre le retour de Jésus avec la certitude qu’il est avec nous, chaque jour.

C’est le grand défi pour notre foi et notre espérance, dans un monde où les « choses d’En-Haut » n’ont plus guère d’attrait. De plus, il s’agit d’une « attente active« , les yeux levés vers le ciel, les pieds et les mains résolument tournés vers nos frères et sœurs, dans le don quotidien de notre vie.

C’est le temps de nous réveiller de nos torpeurs, d’aspirer à plein cœur le souffle de la Vie et de le communiquer à tous ceux qui défaillent sur le chemin. « Gardons donc la ferveur de l’Esprit, gardons la douce et réconfortante joie d’évangéliser, même lorsque c’est dans les larmes qu’il faut semer. Et que le monde de notre temps qui cherche, tantôt dans l’angoisse, tantôt dans l’espérance, puisse recevoir la Bonne Nouvelle, non d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients et anxieux, mais de ministres de l’Evangile dont la vie rayonne de ferveur et qui ont reçu en eux la joie du Christ  » (Pape François, Amour, Service et Humilité).

Sr Marie Louise Pire, Fille de la Sagesse