Orantes de l'Assomption
Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Par votre persévérance vous garderez votre vie

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« L’on vous persécutera à cause de mon nom. »

Jésus me dit : j’ai été livré par un de mes disciples et l’on a porté la main sur moi, on m’a persécuté, on m’a livré aux grands prêtres, jeté en prison, fait comparaître devant le roi Hérode et le gouverneur Pilate ; pour finir, j’ai été mis à mort. Voilà quel a été mon chemin alors que j’ai pris sur moi le péché du monde. Et puisque tu es uni à moi, je t’invite à participer à ce chemin, à être toi aussi un signe de contradiction aux yeux du monde : ce grain qui tombe en terre et qui meurt pour donner du fruit. Alors tu me rendras témoignage, tu montreras aux hommes ce qu’a été ma vie, tu feras briller devant eux la vraie vie, celle qui donne la béatitude : « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5, 10-12)

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« Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. »

Non pas que tu ne perdras rien en cette vie car tu marches dans mes pas, et moi j’ai été dépouillé de tout. Mais tout ce que tu auras donné restera pour la vie éternelle. Complète donc en ton corps ce qui manque à ma Passion pour le salut du monde.

Les drames de ce monde qui rendent visibles toute la fragilité de nos existences, sont pour les croyants des défis pour rester fermes dans la foi. Ils sont un appel à rendre témoignage à notre Dieu qui aime la vie. Rien ne sera perdu – « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu » – mais rien ne sera oublié non plus, car Dieu même prend la défense de ceux qui sont persécutés pour la justice. Son nom est « Soleil de justice », comme dit le prophète Malachie (Ml 3, 19-20a). Ce soleil se lèvera et « il apportera la guérison dans son rayonnement. » Aux artisans de paix il promet la paix et consolation à ceux et celles qui pleurent à cause de la violence et des injustices qu’ils ont subies. La promesse du règne de Dieu que Jésus a proclamé par sa vie, sa mort et sa résurrection nous interpelle à faire le bien, à nous aimer les uns les autres, à préparer un avenir vivable pour les futures générations.

Notre monde est provisoire et il passe. Gardons notre âme vivante de l’espérance, dans la confiance que nous sommes dans les mains de Dieu. Il nous a confié notre âme vivante, nos frères et sœurs, ce monde pour que nous en prenions soin.

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« C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

Sur le chemin de la croix, moi aussi je suis tombé. Mais j’avais devant moi la volonté de mon Père qui me faisait trouver la force de me relever. C’est comme une promesse dans laquelle on peut déposer sa confiance. Toi aussi alors, ne te décourage pas devant tes chutes, relève-toi et continue d’avancer car il y a une prophétie sur toi, il y a ce projet d’amour que le Père a pour toi. Ainsi, sans même t’en rendre compte, c’est toute une vie que tu auras donnée, jour après jour, et c’est la vie éternelle qui te sera rendue.

« C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie ». La persévérance, c’est la force de la patience, la force aussi de résister au découragement. Cette force n’est pas donnée d’avance, afin que nous ne comptions pas sur nous-mêmes, mais sur Dieu seul – comme l’écrivait Dietrich Bonhoeffer, ce martyr de la terreur nazi. En mai 1944, en pleine guerre, à un moment où littéralement ne resta pas pierre sur pierre sous les bombardements. Dans un texte à l’occasion du baptême du fils de son ami, Bonhoeffer cite le prophète Jérémie 45, 4-5 : « Ainsi parle le Seigneur : Ce que j’ai bâti, je vais le démolir ; ce que j’ai planté, je vais l’arracher … toi, tu demandes pour toi de grandes choses ! Ne demande rien … mais en tous lieux où tu iras … je t’accorderai la vie sauve. » Et Bonhoeffer continue : « Si nous gardons notre âme vivante au milieu de l’effondrement des biens de la vie, nous nous en contenterons … nous aurons à porter notre vie plutôt qu’à la façonner, nous vivrons d’espoir plutôt que de projets, plutôt que d’aller de l’avant, nous persévérons. »

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Prière

Merci, Jésus, de m’avoir montré le chemin. Cela n’a pas été facile pour toi, tu as voulu que ce calice passe loin de toi, mais tu as su mettre en premier lieu la volonté de ton Père. Apprends-moi à ne pas me scandaliser des difficultés de la vie mais à les accepter de bon cœur, confiant que le Père saura les faire fructifier pour la vie éternelle. Entre tes mains je suis à l’abri de tout mal. Et même si je passe par des lieux obscurs, tu es avec moi. J’ai confiance en toi. Tu me conduis sur le chemin de la vie. Amen.

De sainte Thérèse d’Avila : Dieu seul suffit !

Que rien ne te trouble
que rien ne t’effraie, tout passe,
Dieu ne change pas,
la patience obtient tout ;
celui qui possède Dieu
ne manque de rien : Dieu seul suffit.