Orantes de l'Assomption
Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Personnes âgées, le « nous » qui fait renaitre l’humanité

Personnes âgées

Depuis l’annonce de la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées, nous retraçons les réflexions du pape François sur le troisième âge qu’il définit comme imagination de l’amour, gardien de la mémoire et trésor de la famille.

«Ce que l’arbre a de fleuri ne vit que de ce qu’il a d’enseveli»

Il semble que ces vers du poète argentin Francisco Luis Bernárdez ont été déposés dans l’âme du Pape François, avant de fleurir et d’illuminer sa vision du troisième âge, auquel il ne cache pas son appartenance. Lors de l’audience générale du 11 mars 2015, il rappelait qu’aux Philippines, on l’appelait “Lolo Kiko”, grand-père François.

Une phase de la vie qui ne doit pas être gaspillée, car «ce n’est pas le moment de tirer les rames dans la barque», mais qui doit être parcourue, a suggéré le Pape, comme «une vocation faite de grâce et de mission». Un chemin que l’on est appelé à «inventer» aussi pour «combler le vide d’ingratitude» qui entoure la vieillesse et pour «donner de la dignité à la mémoire et aux sacrifices» des générations passées.

Nous pouvons rappeler aux jeunes ambitieux qu’une vie sans amour est une vie stérile. Nous pouvons dire à des jeunes gens craintifs que l’angoisse de l’avenir peut être surmontée. Nous pouvons apprendre aux jeunes qui sont trop amoureux d’eux-mêmes qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir».31/01/2021

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L’imagination de l’amour

Enseigner donc avec la vie, avec la proximité, avec la présence comme le faisait grand-mère Rosa avec François, devenant la racine de l’arbre de sa foi. De «racines», le Pape parle souvent quand il explique, surtout aux jeunes, que leurs grands-parents sont des «arbres» dont il faut aussi s’occuper avec des gestes de tendresse, qu’il faut surprendre en utilisant «l’imagination de l’amour», qui doivent être visités et recherchés parce que sans leur «mémoire» on ne peut pas s’épanouir. «Poètes de la prière», «hommes et femmes, pères et mères», affirmait François le 4 mars 2015 lors de l’audience générale, «qui nous ont précédés sur notre même chemin, dans notre même maison, dans notre combat quotidien pour une vie digne».

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Les gardiens de la mémoire

Reconnaître le chemin et l’histoire des grands-parents et des aînés, c’est partager leurs rêves, contrer dans la rencontre la «culture du rejet» et appeler les jeunes à une nouvelle alliance. C’est précisément cette dernière pensée que François confesse avoir «dans son cœur», ainsi qu’on peut le lire dans la préface du livre La Sagesse du Temps du père Antonio Spadaro, dans lequel sont rassemblées environ 250 interviews de personnes âgées dans plus de 30 pays des cinq continents. Pour les jeunes, le Pape invoque «un regard vers l’horizon et vers le haut, afin de voir les étoiles», mais aussi «cet esprit d’utopie saine qui conduit à rassembler des énergies pour un monde meilleur».

«Je confie ce livre aux jeunes pour qu’ils puisent dans les rêves des personnes âgées leurs visions d’un avenir meilleur. Pour marcher vers l’avenir, nous avons besoin du passé, nous avons besoin de racines profondes qui nous aident à vivre le présent et ses défis. Nous avons besoin de mémoire, nous avons besoin de courage, nous avons besoin d’une utopie saine. C’est ce que je voudrais: un monde qui vit une nouvelle étreinte entre jeunes et anciens».

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La famille qui a un avenir

On ne peut certainement oublier l’étreinte d’un grand-père ou d’une grand-mère. Une nouvelle étreinte, écrit le Pape dans Amoris Laetitia, qui défie «le virus de la mort», la culture du rejet, dominante dans le monde d’aujourd’hui mais à laquelle l’Église doit répondre, souligne-t-il encore, en ne se conformant pas «à une mentalité d’intolérance, et encore moins d’indifférence et de mépris, envers la vieillesse». L’invitation était alors, comme maintenant, de réveiller «le sens collectif de la gratitude, de l’appréciation, de l’hospitalité, qui font que les personnes âgées se sentent une partie vivante de leur communauté». François, rappelant la mémoire des saints Anne et Joachim, dans un tweet de 2018, parlait des grands-parents comme d’un «trésor de famille» insistant pour qu’ils soient aimés et qu’on les fasse parler aux enfants.

«Une famille qui ne respecte pas et ne s’occupe pas des grands-parents, qui sont sa mémoire vivante, est une famille désintégrée ; mais une famille qui se souvient est une famille qui a de l’avenir». (Amoris Laetitia, 193)