La Visitation de la Vierge Marie à sa cousine Élisabeth est à l’origine d’une des plus belles prières mariales : le « Je vous salue Marie » et le « Magnificat ».
La Visitation, c’est donc la visite de Marie à sa cousine Élisabeth peu après qu’elle a accepté de donner naissance à Jésus. Inspirée par l’Esprit Saint, Élisabeth, enceinte de Jean-Baptiste alors qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfant, reconnaît en Marie « la mère de son Seigneur ». C’est à ce moment que Marie prononce son Magnificat. La Visitation est célébrée à la clôture du mois dédié à Marie.
La Mère de Dieu ne pouvait contenir la joie de l’annonce qui lui avait été faite. Elle ne pouvait pas encore la partager avec Joseph qui, pour le moment, n’aurait pu la comprendre. Elle va rejoindre sa cousine Elisabeth, enceinte comme elle. Et Jean-Baptiste partage cette allégresse en tressaillant dans le sein de sa mère. La fête de la Visitation commémore la sainte rencontre de deux enfants à naître et le Magnificat de Marie qui jaillit de son exultation.
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles. Amen.»
Un hymne à la vie
La rencontre de ces deux cousines est très belle : les deux enfants intra-utero communiquent entre eux. Jean-Baptiste trésaille de joie devant le Sauveur que porte Marie. Ce passage est un hymne à la vie et un encouragement à la défendre dès sa conception ! Soyons courageux : la culture ambiante de mort nous paralyse trop souvent rendant nos cœurs secs comme du bois. Mais soyons libres et soyons au service de la vie, vrai don de Dieu. C’est le prix de la joie ! L’Église prend soin de la vie et de la dignité de chaque personne humaine, de la conception à la mort naturelle.
Ainsi le pape François l’a souligné dans Evangelii Gaudium : « Parmi ces faibles, dont l’Église veut prendre soin avec prédilection, il y a aussi les enfants à naître… auxquels on veut nier aujourd’hui la dignité humaine afin de pouvoir en faire ce que l’on veut, en leur retirant la vie et en promouvant des législations qui font que personne ne peut l’empêcher… Cette défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré et inviolable, dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement. »
La mémoire des bienfaits est au cœur de la vie chrétienne, c’est le fondement de l’espérance. Alors, affermis par la mémoire des dons reçus, nous pourrons, comme Marie, nous mettre en route et avancer pour proclamer les merveilles de Dieu.
Courir sur les routes du monde
Pourquoi Marie court-elle sur les routes de Judée et monte-t-elle avec empressement jusqu’à Ein Kerem, un petit village situé juste à l’ouest de Jérusalem, au milieu de ces douces collines arborées ?
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Luc 1, 39-56
Ces deux femmes sont attirées l’une vers l’autre pour témoigner de leur joie. L’exultation de Marie est la nôtre, c’est la joie de chaque chrétien qui rend grâce pour tous les bienfaits reçus du Seigneur. Dieu se souvient de nous, c’est-à-dire qu’il a un projet pour chacun de nous et pour son peuple, son Église. La promesse du salut s’étend d’âge en âge et nous en sommes encore les bienheureux bénéficiaires.
La mémoire des bienfaits est au cœur de la vie chrétienne, c’est le fondement de l’espérance. Alors, affermis par la mémoire des dons reçus, nous pourrons, comme Marie, nous mettre en route et avancer pour proclamer les merveilles de Dieu.
La joie qui permet la rencontre
Saint Luc expose les sentiments habitant le cœur de la Sainte Vierge Marie : lorsque l’Ange Gabriel lui annonce qu’elle sera la Mère du Sauveur, elle répond : « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? » L’Ange répondra : « l’Esprit Saint viendra sur toi, et la vertu du Très-Haut te couvrira de son ombre … déjà Élisabeth, ta parente, a conçu elle aussi, un fils en sa vieillesse, et c’est actuellement son sixième mois, elle que l’on appelle stérile : car rien n’est impossible à Dieu. » Cette double annonce est intéressante, car il y a d’un côté l’annonce de la promesse de la naissance du Sauveur et d’un autre l’annonce d’une naissance tout aussi improbable mais qui montre que rien n’est impossible à Dieu.
Spontanément, la Vierge donne son Fiat : « Je suis la servante du Seigneur ». C’est extraordinaire de grandeur, de beauté et de simplicité. Que fait Marie de ce trésor qui vient bouleverser sa vie ? Elle se lève et s’en va en hâte au pays des montagnes : elle entre dans la Maison de Zacharie pour aller à la rencontre de sa cousine. Cette rencontre est le signe de la joie qui triomphe dans le cœur de Marie.
Répondre au plan de Dieu
« Heureuse celle qui a cru ! Car elles seront accomplies les choses qui lui ont été dites ». Marie laisse éclater sa joie par le Magnificat ! La Vierge Marie peut nous apprendre à répondre au plan de Dieu pour chacun de nous. Marie vivait pauvrement et simplement, aux antipodes du matérialisme qui caractérise notre monde actuel. Sachons redécouvrir les joies simples et le silence, en n’hésitant pas, par exemple, à éteindre parfois nos smartphones.
Elle connaissait parfaitement les Saintes Écritures ; et nous ? Connaissons-nous notre catéchisme ? Avons-nous lu l’intégralité du catéchisme de l’Église Catholique ? En cette fête de la Visitation, faisons de notre maison la Maison de Zacharie pour accueillir la Vierge Marie.