Un monde à l’envers
La fête de l’Epiphanie, c’est le monde à l’envers ! Dans la société, on rend plutôt hommage à ceux qui semblent être supérieurs à nous par l’intelligence, la richesse, le titre, le pouvoir.
A Bethléem, l’ordre est bouleversé : des savants, des chercheurs venus d’autres pays se prosternent devant un faible enfant couché dans une mangeoire.
Leurs présents manifestent la dignité qui se cache derrière la faiblesse : l’or, honneur à sa royauté ; l’encens, louange à sa divinité ; la myrrhe, respect de son humanité. Savent-ils qu’ils réalisent cette parole prophétique : » Tous les rois se prosterneront devant lui, tous les pays le serviront » (Ps 72) ?
Après s’être prosternés devant l’Enfant-Dieu, les mages, symboles des différentes nations, retournent au pays » par un autre chemin « , celui de la certitude et de la foi qu’ils pourront désormais propager. Une invitation pour nous à quitter nos chemins routiniers et tranquilles pour emprunter celui de Jésus.
Pour devenir à notre tour, » feu dans la nuit » pour ceux qui errent sur les nombreux chemins des pauvretés humaines. » Tu viens apporter la paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. En ta chair, tu viens réconcilier la créature avec le ciel et l’homme avec Dieu « .
« Au nom du Christ, je vous le demande, laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2Co 5). Saint Paul pourrait ajouter : Laissez-vous réconcilier avec vous-même, avec les autres, avec votre conjoint(e), avec la race ou la religion différente de la vôtre, avec la nature… La paix promise aux bonnes volontés est à ce prix. Le Christ a donné sa vie pour la réconciliation.
Puisse-t-elle triompher des divisions, des haines, des violences, des refus de pardon qui détruisent aujourd’hui l’harmonie du monde. Ta lumière, ô Christ, étoile du matin a réjoui nos coeurs d’une grande joie…
Louange de la création tout entière, chemin vers Dieu pour tous les peuples, réconciliation universelle, paix et joie pour tous. Tel est le sens de l’Epiphanie que nous évoquons en chantant « Joyeuse Lumière « . N’hésitons pas à méditer cette hymne et à nous prosterner devant l’Enfant de la crèche, comme des mages émerveillés.
Sr Marie-Louise Pire dans Journal de la Communauté Maranatha