Orantes de l'Assomption
Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Découvrir l’origine et la pratique du chemin de croix

Depuis les premiers siècles du christianisme, la Passion du Christ n’a cessé de retenir l’attention des fidèles. Commémorer les dernières heures de la vie de Jésus est l’occasion de participer activement aux souffrances du Christ dans un désir de communion totale avec lui. Pratiqué communément le Vendredi saint par les communautés de fidèles qui se rassemblent dans leurs paroisses respectives, le chemin de croix peut aussi se faire seul, dans un cadre privé, et tout au long de l’année. 

D’où vient la pratique du chemin de croix ?

Ce fut un travail édifiant mais douloureux. En réalisant ces stations, j’ai cheminé avec le Christ.

Cécile Bouvarel

Quelle est l’origine du chemin de croix ? 

La pratique du chemin de croix prend sa source dès le IVe siècle à Jérusalem. Après la paix  de Constantin en 313, les chrétiens ont afflué à Jérusalem pour refaire le chemin parcouru par le Christ avant sa mort, la fameuse Via dolorosa. À partir du XIVe siècle, les Franciscains, qui ont la garde des Lieux saints, étendent cette pratique en Italie. L’objectif ? Permettre à tous les fidèles, surtout ceux qui ne pouvaient pas se rendre en Terre sainte, d’accomplir la même démarche que les pèlerins. 

Peu à peu la pratique s’étend dans toute l’Europe et chaque commune commence à disposer de son propre chemin de croix. Petit ou monumental, en plein air ou dans les églises, ils varient selon les régions. Mais jusqu’au XVIIIe siècle, rien n’est codifié. On pouvait ainsi trouver des chemins de croix avec une dizaine de stations mais cela pouvait parfois monter jusqu’à quarante ! Le plus bel exemple en France date du XVe siècle, à Roman-sur-Isère, où un chemin de croix de quarante stations monumentales se fondent dans les rues de la cité.

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Mais en 1731, le pape Clément XII publie des Avertissements, une série de prescriptions strictes sur l’érection de chemins de croix, leur forme et leur pratique. À cette date, le nombre de stations est définitivement fixé à quatorze. Mais pour qu’un chemin de croix soit valide, le seul élément important est la croix de bois. Si au XIXe siècle les scènes figuratives se multiplient pour accompagner la dévotion des fidèles, celles-ci ne sont pas obligatoires. Seul compte véritablement la croix de bois placée au-dessus de toutes les stations d’un chemin de croix. Un simple numéro indiquant les stations peut suffire à matérialiser celui-ci. Quant aux scènes, celles-ci ne sont pas non plus codifiées avec exactitude. Si la plupart font références aux scènes de la Passion relatées dans les Évangiles, d’autres  sont issues de la Tradition populaire comme la scène où Véronique essuie le visage du Christ.

Le chemin de croix, une pratique toujours populaire

Aujourd’hui, le chemin de croix n’a pas perdu de sa popularité. S’il est davantage pratiqué le Vendredi saint, jour de la commémoration de la mort du Christ, il est aussi parfois proposé tous les vendredis dans certaines paroisses pendant la période du carême. Véritable appui pour la dévotion, à l’image du chapelet, le chemin de croix accroché sur les murs des églises est devenu essentiel dans le cœur des fidèles, à tel point que sa présence est réclamée par ces derniers quand leur église en est dépourvue. 

Parmi les plus beaux exemples contemporains réalisés ces dernières décennies, celui imaginé par l’artiste Cécile Bouvarel. Réalisé en mosaïque de pierre, ce chemin de croix invite à la contemplation par son style épuré. Un choix de l’artiste : « Je désirais renoncer aux détails pour aller à l’essentiel». S’inspirant de l’atmosphère et de l’église, Cécile Bouvarel a délibérément choisi de mettre son style en retrait pour être à l’écoute de l’architecture afin que ce chemin croix s’intègre parfaitement à l’édifice. Cela passe par le choix des couleurs en écho avec celles de l’église, mais aussi par une réflexion sur le support : ainsi, la petite coupole en plein cintre qui surmonte chacune des stations rappelle les arcs de l’église. 

Diaporama du Chemin de Croix avec saint Charles de Foucauld
Croix glorieuse

Profondément croyante, l’artiste espère transmettre auprès des fidèles ce qu’elle a ressenti lors de la réalisation de ce chemin de croix : « Ce fut un travail édifiant mais douloureux. En réalisant ces stations, j’ai cheminé avec le Christ », confie-t-elle. Si le chemin de croix invite le fidèle à revivre physiquement et spirituellement la Passion du Christ, il est aussi un chemin d’espoir, celui qui mène vers la Résurrection. Comme point final d’un parcours qui fait écho à notre propre vie, semée parfois d’embûches, l’artiste a choisi de représenter la Résurrection du Christ. « L’Espérance, voilà la finalité du chemin de croix. Après les souffrances, nous sommes invités à la renaissance, à un flot de lumière », conclue-t-elle.   

Pour accompagner ce chemin de croix, le père Stanislas Lemerle, propose une méditation. À faire seul, en famille ou entre amis, cette méditation sur les dernières heures du Christ avant sa mort. Véritable compagnon de carême, il est le support idéal pour avancer avec confiance vers la bonne nouvelle de Pâques. Découvrir le chemin de croix de Cécile Bouvarel en cliquant ici

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