Orantes de l'Assomption
Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Oser chercher la sagesse car elle se laisse trouver

Une rencontre est à la fois surprise et réponse à une attente. Pour être introduits dans la salle des noces (Matthieu 25, 1-13 : Parabole des dix jeunes filles), il nous faut attendre fidèlement la venue de l’Époux. Celui qui cherche la Sagesse la trouvera un jour, assise à sa porte. Encore faut-il être vigilant. Veillons, nous ne savons ni le jour ni l’heure !

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Demander l'Esprit

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Sagesse 6, 12-16 : « La Sagesse se laisse trouver par ceux qui la cherchent »

« La Sagesse se laisse trouver par ceux qui la cherchent » La Sagesse est resplendissante, elle ne se flétrit pas. Elle se laisse aisément contempler par ceux qui l’aiment, elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent. Elle devance leurs désirs en se faisant connaître la première. Celui qui la cherche dès l’aurore ne se fatiguera pas : il la trouvera assise à sa porte. Penser à elle est la perfection du discernement, et celui qui veille à cause d’elle sera bientôt délivré du souci. Elle va et vient à la recherche de ceux qui sont dignes d’elle ; au détour des sentiers, elle leur apparaît avec un visage souriant; dans chacune de leurs pensées, elle vient à leur rencontre.

Sagesse 6, 12-16

La sagesse est-elle réservée à une élite et ne saurait-elle être obtenue qu’au terme d’un exercice laborieux ? Ce n’est pas ce que pense l’auteur de ce livre intitulé à bon droit « de la Sagesse » et placé sous le patronage de Salomon. Cet auteur est convaincu que la sagesse « se laisse aisément contempler par ceux qui l’aiment » et qu’elle « se laisse trouver par ceux qui la cherchent ». Elle illumine la vie de qui la cherche et elle se porte à ses devants. La sagesse, n’est-ce pas l’art d’être heureux? Et si on pense à la Sagesse avec la majuscule, on retrouve ici l’idée d’un Dieu qui se fait proche, prévenant, aimant et même « souriant » !

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Matthieu 25, 1-13 : « Voici l’époux, sortez à sa rencontre »

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.
« Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva.
Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous!” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

Matthieu 25, 1-13

Louange

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L’expérience chrétienne du temps

Que de contrastes aujourd’hui ! D’un côté, des jeunes filles confrontées à la pénurie de l’unique huile pourtant nécessaire. Et, de l’autre, le visage souriant de la Sagesse sur une multitude de sentiers. Pour l’évangile, c’est un cri qui soudainement jaillit dans l’histoire humaine, et qui change tout.

Dans la première lecture, la rencontre de la Sagesse est tout au long de la journée, depuis l’aurore pour qui aime à se lever tôt. D’un côté, une porte qui se ferme, tandis que, de l’autre, la Sagesse se tient à l’entrée de notre existence et accède à notre quête. Ces contrastes se concentrent dans la deuxième lecture quand Paul parle de la voix de l’archange qui sonne la fin de l’histoire tandis que s’ouvre le « pour toujours » des retrouvailles avec celles et ceux qu’un temps nous avons perdus.

Ce contraste entre immédiateté des effets de la résurrection du Christ et lenteur de l’inscription de celle-ci dans nos existences rétives fait partie intégrante de l’expérience du temps propre à la foi chrétienne. Là où certaines cultures insistent sur la circularité, la foi chrétienne reçoit d’Israël la conviction que le temps est créé par Dieu et constitue l’un des principaux lieux de sa manifestation.

Et, face au vertige contemporain d’un effondrement généralisé, qui a remplacé l’illusion dangereuse d’un progrès sans fin, une espérance nous est promise, et se donne à nous dans le concret de nos existences d’hommes et de femmes.

Cette semaine, auprès de qui vais-je témoigner d’une espérance possible ?
Comment puis-je recevoir la Sagesse, assise à ma porte ?

Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire – Prions en Eglise