Le pape François a faut un enseignement sur la tristesse, qui peut être aussi bien un « feu de signalisation » bénéfique dans la vie spirituelle, qu’une « épreuve » à dépasser. Il a médité sur la désolation, que saint Ignace définit comme l’état de l’âme « sans espoir et sans amour, […] molle, tiède, triste ». Mais, a-t-il expliqué, la désolation peut être « un signal d’alarme » qui « éveille notre attention à un danger possible, ou à un bien négligé ».
Pour le pontife de 85 ans, il serait même « grave et dangereux » de ne pas ressentir de tristesse ou d’avoir « une vie toujours joyeuse, légère et épanouie ». La tristesse peut ainsi indiquer un « remords », défini comme « la conscience qui mord, qui ne laisse pas en paix ». Saint Thomas d’Aquin enseigne comment accueillir la tristesse.
Saint Thomas d’Aquin définit la tristesse comme « la douleur de l’âme ». Le piège de la tristesse, c’est de s’y complaire indéfiniment et de sombrer dans le désespoir. C’est la « tristesse excessive » dénoncée par Saint Paul (2Co, 2, 7). Un état qui finalement nous éloigne de Dieu, Lui qui est source d’espérance.
Pour éviter de tomber dans le piège de la désespérance, il est bon, en premier lieu, de s’accorder le droit de pleurer. Saint Thomas d’Aquin recommande de laisser son cœur se décharger par les larmes. Pleurer permet à l’âme d’évacuer une peine, sans quoi l’amertume s’accumule et nous paralyse.
« Dans toutes nos détresses, Il nous réconforte. » 1Co1,3
Le pape François y encourage fortement : « Certaines réalités ne sont visibles qu’une fois nos yeux lavés par les larmes. Je vous enjoins tous à vous demander : ai-je appris à pleurer ? ». « Les pleurs manquent au monde d’aujourd’hui ! »
Le Pape a alors cité le dialogue entre le cardinal Federico Borromeo et l’inconnu dans Les fiancés, d’Alessandro Manzoni – un ouvrage qui lui est cher :
« “Vous avez de bonnes nouvelles à me donner, et vous me faites tant soupirer ?” [demanda le cardinal]. “Bonne nouvelle, moi ? J’ai l’enfer dans mon cœur […]. Dites-moi, si vous le savez, quelle est cette bonne nouvelle”. “Que Dieu a touché votre cœur et qu’il veut vous faire sien”, répondit calmement le cardinal ».
Cependant, la tristesse est aussi « un obstacle avec lequel le tentateur veut nous décourager », a poursuivi le pape François. Dans ce cas, il a conseillé de faire « exactement le contraire » de ce qu’elle suggère, et de « poursuivre » son chemin. Car si l’on capitule « dès que nous ressentons de l’ennui ou de la tristesse, nous n’achèverions jamais rien », a-t-il fait observer.
Si tu veux aller sur la route du bien, prépare-toi il y aura des obstacles et des tentations.
François s’est attristé que « certaines personnes décident d’abandonner la vie de prière, ou le choix qu’elles ont fait, mariage ou vie religieuse, poussées par la désolation ». Il a recommandé plutôt, lorsqu’on est confronté à la tristesse, de « ne pas faire de changements », et de s’entourer « d’un guide ». Il s’agit d’écouter le « temps » plutôt que « l’humeur du moment ».
« Si tu veux aller sur la route du bien, prépare-toi il y aura des obstacles et des tentations », a conclu le successeur de Pierre. Mais « aucune épreuve ne sera supérieure à ce que nous pouvons faire », a-t-il affirmé, engageant à « ne pas fuir » et à ne pas rester « vaincus » par un moment de tristesse. « Si nous ne la vainquons pas aujourd’hui, relevons-nous, a-t-il encouragé […]. Nous la vaincrons demain. »
Ci-dessous, nous partageons quelques astuces des saints pour vivre nos émotions.
Une émotion, une astuce de saint…
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