Orantes
Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Semaine de mission « Vous serez mes témoins »

La devise du mois de la Mission Universelle cette année est tirée des Actes des Apôtres 1,8 : « Vous serez mes témoins ! ». Cette phrase résonne encore aujourd’hui. En effet, nous sommes envoyés pour annoncer la Bonne Nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre, pour faire connaître l’amour de Dieu par la parole et par l’action.

L’église catholique célèbre chaque année une semaine missionnaire mondiale. En 2022, elle se tient du dimanche 16 au dimanche 23 octobre, date retenue pour la « Journée missionnaire mondiale ».

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Depuis plus d’une trentaine d’années, cette journée est devenue semaine pour donner plus de visibilité aux activités missionnaires dans les diocèses et permettre aux paroisses de vivre cette semaine autour de multiples activités. La journée missionnaire mondiale est fixée chaque année à l’avant dernier dimanche du mois d’octobre.

Nous pouvons réfléchir, durant ce mois d’octobre, à la manière dont nous sommes et pouvons devenir, individuellement et collectivement, des témoins de la Bonne Nouvelle.

Témoin ? C’est qui ou quoi ?  

« Quel est le sens du terme « témoin » ? Témoin de qui ? De quoi ? Pourquoi et aussi pour quoi ? » Le « témoin », selon le dictionnaire Larousse en ligne, est une « personne qui a vu ou entendu quelque chose, et qui peut éventuellement le certifier, le rapporter. »

Deux verbes sont indispensables pour être témoin, « voir » et « entendre », mais il y en a un troisième, le verbe « parler », aussi important, justement pour pouvoir rapporter ce qu’on a vu et entendu. Suis-je – sommes-nous – libres de parler, de dire et de témoigner de tout ce qu’il y a de beau et de bon en moi – en nous ? C’est-à-dire de ma richesse humaine, intérieure, spirituelle, de tout ce qui m’habite et qui donne sens et valeur à ma vie ?

Témoin ? De qui ? De quoi ?

« Tout chrétien est appelé à être un missionnaire et un témoin du Christ. » La centralité et le cœur de la mission c’est Celui qui nous parle sans cesse à travers sa Parole et la vie sacramentelle, car « L’essence de la mission est de rendre témoignage au Christ, c’est-à-dire à sa vie. (…)

François attire notre attention sur la dimension communautaire de la mission comme expression du vivre ensemble, tous appelé(e)s et tous envoyé(e)s.

Suis-je témoin – sommes-nous des témoins – membres actifs et protagonistes de la mission de l’Église transmettant la Parole de vie, ou plutôt ma propre spiritualité et conception de la religion, mes paroles et mes propres idées humaines ? Est-ce-que je témoigne de ma foi pour conduire les autres à Lui ou plutôt pour les attirer à moi-même ?

Témoin ? Pourquoi et aussi pour quoi ?

On peut l’écrire en un seul mot ou en deux mots, cela veut dire qu’il ne s’agit pas d’une simple nuance Le premier indique pour quelle raison, le second souligne dans quel but ou finalité.

« Les missionnaires du Christ ne sont pas envoyés pour se communiquer eux-mêmes, pour montrer leurs qualités et leurs capacités de persuasion ou leurs compétences en matière de gestion. »

Dans les innombrables formes de la mission de l’Église – qu’elle soit ad intra ou ad extra – les disciples-missionnaires d’aujourd’hui « ont, au contraire, le grand honneur d’offrir le Christ, en paroles et en actes, en annonçant à tous la Bonne Nouvelle du salut avec joie et franchise, comme les premiers apôtres. »

Les disciples-missionnaires d’aujourd’hui « ne sont pas envoyés pour faire du prosélytisme mais pour annoncer. » C’est en rencontrant les autres et en partageant la richesse de nos différences que chacune et chacun pourront grandir humainement et spirituellement.

Personnellement – puis communautairement – Pourquoi, pour quelle raison je suis appelé(e) à être témoin ?  Ou encore qui ou qu’est-ce qui m’empêche de l’être vraiment ? L’hésitation, la peur, la honte, le doute, la timidité, la moquerie et le jugement des autres, etc. ?

Personnellement – puis communautairement – Pour quoi, dans quel but et finalité je suis appelé(e) à être témoin, je m’engage, je rends service, je prends soin et me fais proche des autres ? Parce que je suis bien éduqué, gentil, généreux, altruiste, solidaire, philanthrope, le numéro un, meilleur que les autres, etc. ?

Témoins ? Jusqu’aux extrémités de la terre ? 

Quelles sont les extrémités de la terre dans le contexte de la globalisation, de cet immense village planétaire, de « notre maison commune » ? François aime interpeller et nous encourager tous à la mission, soutenue par quatre verbes […] à savoir : « faire la mission, et surtout vivre la mission, rendre témoignage, et surtout être des témoins du Christ. »

Comment l’Église, institution et Peuple de Dieu, accueille-t-elle les missionnaires – femmes et hommes – comme on dit « venant d’ailleurs » pour annoncer la Bonne Nouvelle, pour revitaliser la chrétienté en se mettant au service de l’humanité ? Quels déplacements et quels dépassements doivent opérer les envoyé(e)s accueilli(e)s et les accueillant(e)s qui les reçoivent ?  

À chacune et à chacun de nous – de même à chaque diocèse, paroisse, communauté chrétienne ou religieuse, association, équipe, organisme, mouvement et groupe ecclésial – de se demander maintenant : quand et comment je fais la mission qui m’a été confiée ? je vis la mission reçue ? je rends témoignage ? je suis témoin du Christ ? Invitation à relire notre propre vie et occasion de partager communautairement notre témoignage de foi vécue.

Conclusion 

« Je continue à rêver d’une Église entièrement missionnaire et d’un nouveau printemps missionnaire des communautés chrétiennes. » c’est l’un des plus grands souhaits du pape François – voir toute l’Église « en sortie. »

Le Synode sur la synodalité est une occasion providentielle, dans chaque Église particulière, pour prendre la parole et se faire entendre, en tant que Peuple de Dieu, pour dialoguer et s’écouter, discerner les enjeux, les urgences, les défis auxquels les disciples-missionnaires d’aujourd’hui sont appelés, et à y répondre pour « faire route ensemble ».

Dans notre vie, au quotidien, essayons de voir pour discerner les clins d’œil de Dieu, d’entendre pour mieux comprendre la Bonne Nouvelle, et d’en parler pour partager aux autres la richesse intérieure de Celui qui nous habite.

Pour aller plus loin, découvrez le livret d’animation de la semaine de la mission universelle.

Vous serez mes témoins