Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Soyez Saintes et Joyeuses, P. François Picard

Le mois de juin nous rappelle la dernière instruction du P. François Picard aux Orantes sur le Directoire du Père d’Alzon, avant l’exil à Rome qui le conduira jusqu’à la mort quelques années plus tard :

Nous arrivons aujourd’hui au but véritable de toute notre vie et de toute notre vie religieuse… La vie religieuse n’est pas seulement une vie d’obéissance, une vie de dépendance, une vie de sacrifice, une vie de mortification.  Ce n’est pas comme cela que saint Thomas d’Aquin la définit : la vie religieuse est avant tout la vie d’amour, la vie de charité… C’est pour cela que la vie religieuse est un état dans lequel on tend à la perfection… L’amour vrai, voilà la véritable obéissance. La plénitude de la loi, c’est la charité… 

La plénitude de la loi, c’est-à-dire la plénitude de l’obéissance, dépasse le devoir, entre dans les conseils et cherche à plaire à Celui à qui l’on veut appartenir, et elle part du cœur, non point de la volonté simplement asservie. Elle part du cœur qui détermine la volonté et qui accomplit joyeusement et par amour tout ce qui pourrait être demandé par Dieu. 

Notre Seigneur… nous a donné sa loi… Ensuite Il a dit à ses amis : – Si quelqu’un veut venir après moi, s’il veut me suivre, si son cœur est assez ardent pour se complaire en moi seul, pour pouvoir être constamment avec moi, celui-là, qu’il se renonce, qu’il porte sa croix, non point comme un instrument qui écrase et que nul ne peut refuser, mais comme un instrument qui anoblit, sur lequel je suis étendu et par lequel on pénètre jusqu’à mon cœur. Voilà la véritable loi de la vie religieuse. 

… L’épouse qui aime son époux fait son service avec amour, et si son époux est dans la souffrance, dans la maladie, elle va plus loin que le devoir, parce qu’elle ne consulte pas seulement le devoir, elle consulte son amour. Mais malheureusement, vis-à-vis de Notre Seigneur, nous consultons souvent notre lâcheté, et ne faisons pas absolument ce qui est exigé par le devoir, et ce qui doit attrister le cœur de Notre Seigneur, c’est que nous ne l’aimons pas. Le cœur ne calcule pas : il se donne, il se livre, il est toujours heureux de pouvoir servir… 

Je vous engage à méditer ces paroles :

La plénitude de la loi, la plénitude de l’obéissance, c’est l’amour

La plénitude de la vie religieuse, c’est l’amour

La plénitude de l’abandon que vous devez à Notre Seigneur, c’est l’amour

La plénitude du sacrifice, c’est l’amour

La plénitude de la mort intérieure, c’est l’amour, c’est-à-dire la vie, de façon que nous trouvions la vie véritable dans la mort même. Et ne craignons pas cette mort car elle nous fait pénétrer dans le cœur même de notre divin Sauveur, de notre Dieu, et nous y fait puiser la véritable vie. 

Méditez cette pensée et regardez que c’est un honneur pour vous d’être à Notre Seigneur.

Père François Picard

Instruction sur le directoire, juin 1897