Orantes
Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Jubilé d’Or, 50 ans de vie religieuse de Denise et Kizito

Jubilé d’or, 50 ans de vie religieuse de srs Kizito et Denise Agnès. Jour d’allégresse et de joie, jour de louange et d’action de grâce ! Kizito et Denise ont plusieurs points en commun et Dieu a fait qu’elles célèbrent ensemble leur jubilé d’or. Nos deux sœurs sont toutes nées le 02 février. Elles ont toutes commencé la formation à la vie religieuse le même jour et ont fait ensemble leur première profession le 1er juillet 1968. Elles ont toutes été fondatrices l’une au Congo en 1969, l’autre en Côte d’Ivoire en 1985. Aujourd’hui elles célèbrent ensemble leur jubilé d’or au cours d’une même action de grâce ! (voir quelques photos de la célébration

Avec Denise et Kizito, nous avons célébré la fidélité du Seigneur envers elles et envers tous ceux que Dieu appelle. Ce fut un moment de joie immense vécue à la communauté Maranatha où a eu lieu l’eucharistie. C’était jubilé le d’or non seulement de nos deux sœurs mais aussi d’un couple qui célébrait leur 50 ans mariage. La fête fut doublement belle et riche puisqu’on pouvait louer Dieu qui appelle et dans la vie religieuse et dans la vie de mariage. 

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Nous allons partager ici un petit interview des sœurs jubilaires pour leurs 50 ans de vie religieuse. Jour pour jour, Denise et Kizito ont répondu « oui » à l’appel du Seigneur !

Qu’est-ce qui t’a attiré à la vie religieuse, spécialement chez les Orantes de l’Assomption ?

Denise : Quand j’étais enfant, j’avais appris que prier c’est élever l’âme vers Dieu pour l’adorer et l’aimer. Dès le bas âge, j’avais eu un très grand désir d’apprendre à prier… J’étais persuadée qu’on apprenait à prier à l’école ; or à l’époque mon grand frère allait à l’école et moi pas. Je me souviens qu’un jour j’avais demandé à maman si je pouvais aller à l’école pour apprendre à prier… et comme je ne pouvais pas aller tout de suite à l’école, j’étais découragée me disant que je n’apprendrai jamais à prier et mon désir vif restait sans suite. En grandissant, mais aussi grâce à l’accompagnement et la guidance des autres, j’ai pu rencontrer les Orantes de l’Assomption et avec elles je me suis très vite sentie à ma place.

KizitoTrès jeune, ce qui m’attirait dans la vie religieuse était très extérieur, c’était l’habit religieux… je rends grâce à Dieu pour tous les chemins par lesquels il m’a conduite. Ensuite, d’étape à étape j’ai appris à rencontrer le Seigneur de manière personnelle ; j’ai senti que le témoignage de la charité prenait plus d’importance que l’habit qui m’avait d’abord attiré. Ensuite, le désir de prier devenait de plus en plus intense, j’ai alors commencé à chercher le Seigneur. Je me suis interrogée sur le sens de la vie, je me suis laissée guidée et accompagnée jusqu’à voir clair et à trouver une communauté dont le premier but était la prière.

Qu’est-ce qui t’a fait tenir, qu’est-ce qui t’a retenu, qu’est ce qui t’a maintenu quand le courant de la vie semblait aller dans le sens contraire à tes attentes ?

DeniseEn fin 1969 quand j’ai fait le passage de la vie orante en clôture à la vie orante ouverte au monde à travers la présence contemplative dans divers milieux de vie, je dois l’avouer que j’étais déboussolée. Cela était plus fort d’autant plus que ça coïncidait avec ma première mission lors de la fondation des Orantes en Afrique, au Congo, à Beni. Je suis passée du monastère d’une soixantaine des soeurs à une fraternité de 4 soeurs missionnaires. Il m’a fallu du temps pour m’habituer à ce nouveau style de vie. Je commençais, petit à petit, à assumer mon regret de la vie monastique en clôture. Jour après jour, dans les moments difficiles comme dans les moments de joie, je me sentais rassurée par cette parole du prophète Isaïe « Ne crains je suis avec toi… » Is 41, 10

Par ailleurs, dans la vie quotidienne, quand j’ai l’impression de ne pas voir le fond du tunnel, je me pose toujours ces questions fondamentales : je suis là pour qui ? pour quoi ? Ces questions viennent rappeler que je dois agir uniquement pour le Seigneur. Chaque jour j’apprends à demander pardon pour recommencer et repartir à nouveau. Voilà ce qui m’a fait tenir depuis 50 ans !

Kizito : Ce qui m’a fait tenir bon dans ma vocation orante c’est de croire en Dieu, en sa présence dans ma vie et avoir confiance en moi-même. Malgré le vent contraire à mes attentes, faire confiance en mes sœurs avec qui je vis a été un réconfort. Par ailleurs, la vie de nos sœurs aînées et leur don de soi au Seigneur dans le quotidien m’ont beaucoup encouragée. 

Après 50 ans, que peux-tu dire de ce que tu as acquis par rapport à ton premier attrait ?

Denise : Aujourd’hui, 50 ans après mes premiers vœux, je peux dire que je ne suis pas encore arrivée, je n’ai pas complètement trouvé ce que je cherchais… je cherche encore car je réalise qu’après 50 ans je n’ai pas fini d’apprendre à prier ! Chaque jour je fais confiance en la miséricorde du Seigneur que j’invoque en disant : « Dieu viens à mon aide ! » Je garde en moi ce désir d’apprendre à prier, d’entrer de plus en plus dans une relation intime avec le Seigneur pour étendre le Règne de Dieu et vivre un témoignage d’une prière qui rejoint les besoins du monde. Merci à toutes mes sœurs en congrégation qui m’ont aidé dans mon cheminement jusqu’aujourd’hui. Je vais finir par une petite prière que je dis tous les jours : « Seigneur apprends-moi à prier, apprend moi à t’aimer et à faire ta volonté. Envoi ton Esprit  sur tous tes enfants. »

Kizito : Après 50 ans de vie religieuse je constate que dans la vie fraternelle communautaire, il faut chaque fois recommencer, chercher à donner toujours le meilleur et moi-même par des petits gestes fraternels. Je sens qu’il me faut toujours entretenir les dons que Dieu me donne à travers la communauté où je suis et la congrégation. Je ne saurai jamais finir de désirer à devenir mieux qu’hier, c’est la conversion perpétuelle de mon chemin à la suite du Christ.   

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