Lors de son audience, le pape François a développé le commandement sur le septième jour de la semaine : celui du repos. En ce temps de vacances, laissons résonner ses réflexions… et mettons-les en pratique.
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Chers frères et sœurs, bonjour!
Le voyage à travers le Décalogue nous conduit aujourd’hui au commandement sur le jour de repos. Cela semble un commandement facile à accomplir, mais c’est une impression erronée. Se reposer véritablement n’est jamais simple, parce qu’il y a le faux repos et le vrai repos. Comment pouvons-nous les reconnaître?
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Sens erroné du repos
La société d’aujourd’hui est assoiffée de divertissements et de vacances. L’industrie du divertissement est très florissante et la publicité présente le monde idéal comme un grand parc de jeux où tous s’amusent. Le concept de vie aujourd’hui dominant ne trouve pas son barycentre dans l’activité et dans l’engagement, mais dans l’évasion. Gagner de l’argent pour se divertir, se satisfaire. L’image-modèle est celle d’une personne ayant du succès qui peut se permettre de vastes et divers temps de plaisir. Mais cette mentalité fait glisser vers l’insatisfaction d’une existence anesthésiée par le divertissement qui n’est pas du repos, mais une aliénation et une fuite de la réalité. L’homme ne s’est jamais autant reposé qu’aujourd’hui, et pourtant, l’homme n’a jamais autant fait l’expérience du vide qu’aujourd’hui! Les possibilités de se divertir, de partir, les croisières, les voyages, tant de choses qui ne te donnent pas la plénitude du cœur. Et d’ailleurs, qui ne te donnent pas de repos.
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Le repos dans le décalogue
Les paroles du Décalogue cherchent et trouvent le cœur du problème, en jetant une lumière différente sur ce qu’est le repos. Le commandement possède un élément particulier : il fournit une motivation. Le repos au nom du Seigneur a un motif précis: «Car en six jours Yahvé a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour, c’est pourquoi Yahvé a béni le jour du sabbat et l’a consacré» (Ex 20, 11).
Cela renvoie à la fin de la création, quand Dieu dit: «Dieu vit tout ce qu’il avait fait: cela était très bon» (Gn 1, 31). Alors commence le jour du repos, qui est la joie de Dieu pour ce qu’il a créé. C’est le jour de la contemplation et de la bénédiction.
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Se reposer : bien sûr…. mais comment ?
Qu’est donc le repos selon ce commandement? C’est le moment de la contemplation, c’est le moment de la louange, pas de l’évasion. C’est le temps pour regarder la réalité et dire: comme la vie est belle! Au repos comme fuite de la réalité, le Décalogue oppose le repos comme bénédiction de la réalité. Pour nous chrétiens, le centre du jour du Seigneur, le dimanche, est l’Eucharistie, qui signifie «action de grâce».
C’est le jour pour dire à Dieu: merci Seigneur pour la vie, pour ta miséricorde, pour tous tes dons. Le dimanche n’est pas le jour pour effacer les autres jours, mais pour les rappeler, les bénir et faire la paix avec la vie. Combien de gens qui ont beaucoup de possibilités de se divertir, ne vivent pas en paix avec la vie! Le dimanche est la journée pour faire la paix avec la vie, en disant: la vie est précieuse; elle n’est pas facile, elle est parfois douloureuse, mais elle est précieuse.
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Une histoire de réconciliation…
Etre introduits dans le repos authentique est une œuvre de Dieu en nous, mais cela exige de s’éloigner de la malédiction et de sa fascination (cf. Exhort. apost. Evangelii gaudium, n. 83). Contraindre le cœur à la tristesse, en effet, en soulignant les motifs de mécontentement, est très facile. La bénédiction et la joie impliquent une ouverture au bien qui est un mouvement adulte du cœur. Le bien est bienveillant et ne s’impose jamais. Il doit être choisi.
La paix se choisit, on ne peut pas l’imposer et elle ne se trouve pas par hasard. En s’éloignant des plis amers de son cœur, l’homme a besoin de faire la paix avec ce dont il fuit. Il est nécessaire de se réconcilier avec son histoire, avec les faits qui ne s’acceptent pas, avec les moments difficiles de son existence. Je vous demande: chacun de vous s’est-il réconcilié avec son histoire? Une question pour réfléchir: est-ce que je me suis réconcilié avec mon histoire? En effet, la véritable paix n’est pas de changer son histoire, mais de l’accueillir, la valoriser, telle qu’elle a été.
Combien de fois avons-nous rencontré des chrétiens malades qui nous ont réconfortés avec une sérénité qui ne se trouve pas chez les personnes joyeuses et chez les hédonistes! Et nous avons vu des personnes humbles et pauvres se réjouir de petites grâces avec un bonheur qui avait le goût de l’éternité.
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Choisir la vie
Le Seigneur dit dans le Deutéronome: «Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez» (30, 19). Ce choix est le «fiat» de la Vierge Marie, c’est une ouverture à l’Esprit Saint qui nous place sur les traces du Christ, Celui qui se remet au Père au moment le plus dramatique et emprunte ainsi la voie qui conduit à la résurrection.
Quand la vie devient-elle belle? Quand on commence à l’apprécier, quelle que soit notre histoire. Quand fait son chemin le don d’un doute: celui que tout est grâce [comme nous le rappelle sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, reprise par G. Bernanos, Journal d’un curé de campagne], et cette pensée sainte effrite le mur intérieur de l’insatisfaction en inaugurant le repos authentique. La vie devient belle quand on ouvre son cœur à la Providence et que l’on découvre que ce que dit le Psaume est vrai: «Je n’ai de repos qu’en Dieu seul» (61, 2). Cette phrase du Psaume est belle: «Je n’ai de repos qu’en Dieu seul».
Pape François, Audience Générale du Mercredi 5 septembre 2018