Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

La Fête Dieu et Sainte Julienne de Cornillon

Si la tradition de la Fête-Dieu est particulièrement vivante à Liège, en Belgique, c’est que cet événement qui rassemble les croyants autour de l’eucharistie, remonte à une sainte née à Retinne dans les environs de la Cité ardente: sainte Julienne de Cornillon.  C’est à elle que l’on doit l’instauration de cette fête qui sera célébrée d’abord à Liège, ensuite dans toute l’église. Voir détails ci-dessous.

Petite histoire de sainte Julienne

La religieuse augustine Julienne de Cornillon (1192-1258) contribua à l’institution d’une nouvelle fête dans l’Église: la solennité du Corps et du Sang du Christ, plus connue sous le nom de Fête-Dieu. 
Un soir de l’an 1209, au terme d’une journée de travail au service des malades et des pèlerins, Julienne regardait le ciel avant d’aller prendre un peu de repos. Selon son premier biographe, cette jeune religieuse augustine du monastère du Mont-Cornillon (près de Liège) eut alors une vision pour le moins étrange: le disque lunaire lui apparut échancré, incomplet, comme divisé en deux par une bande noire!

Le sens de cette apparition énigmatique, qui se répéta, fut dévoilé à Julienne dans la prière: la lune symbolisait l’Église sur terre, et la fraction manquante figurait l’absence d’une fête totalement dédiée au Corps et au Sang du Christ, déjà célébrés certes – mais avec beaucoup d’autres mystères – lors du Jeudi saint.

À seulement 18 ans, Julienne se sentait trop faible pour être la porte-parole de la volonté divine. Durant deux décennies, elle garda donc le silence sur cette révélation extraordinaire. Elle continua à se dévouer dans son couvent, dont elle devint la prieure. Ce n’est qu’en 1230 qu’elle osa révéler son secret à deux amies – Ève de Saint-Martin et Isabelle de Huy – toutes deux très attachées à la dévotion eucharistique. Un chanoine de Liège, mis dans la confidence, s’en ouvrit à son tour à de grands théologiens de la ville, dont l’archidiacre Jacques Pantaléon: tous émirent un avis positif sur l’apparition et sur l’intérêt d’une nouvelle solennité. D’abord réticent, l’évêque de Liège, Robert de Thourotte, finit par établir la Fête-Dieu dans son diocèse, juste avant de mourir en 1246.

Mais certains jugeaient cette nouvelle fête inutile et superflue, et s’en prirent directement à Julienne, traitée de « fausse visionnaire ». Chassée de son couvent du Mont-Cornillon une première fois, la prieure dut le quitter définitivement en 1248. Pendant les dix années qui suivirent, elle trouva refuge dans plusieurs monastères de cisterciennes. Malgré cette vie d’errance et d’instabilité, Julienne conservait calme et confiance, continuant patiemment à prêcher la dévotion envers l’Eucharistie jusqu’à sa mort, intervenue le 5 avril 1258.

Trois ans plus tard, l’ancien archidiacre de Liège, Jacques Pantaléon, était élu pape sous le nom d’Urbain IV. En 1264, il publia la bulle Transiturus qui étendait la fête du Saint-Sacrement à l’ensemble de l’Église universelle. Saint Thomas d’Aquin fut chargé d’en composer l’office liturgique. La « nouvelle solennité » prit son essor aux XIVe et XVe siècles, surtout à partir du moment où la papauté recommanda d’organiser à cette occasion une procession du Saint-Sacrement dans les rues.

Pourquoi la Fête-Dieu aujourd’hui ?
Le pape François explique: « Jésus s’est rompu, il se rompt pour nous. Et il nous demande de nous donner, de nous rompre pour les autres ». A propos de la Fête-Dieu, fête du Corpus Domini, il ajoute: «Que de chrétiens, comme citoyens responsables, ont rompu leur propre vie pour défendre la dignité de tous, spécialement des plus pauvres, des exclus et des discriminés !

Où trouvent-ils la force pour faire tout cela ? Justement dans l’Eucharistie : dans la puissance d’amour du Seigneur ressuscité, qui aujourd’hui aussi rompt le pain pour nous et répète : « Faites cela en mémoire de moi». Rassemblons-nous pour cet acte public solennel de foi et d’amour envers Jésus réellement présent dans l’Eucharistie».

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