
Le Pape a reçu en audience, ce lundi matin au Vatican, les délégations œcuméniques et interreligieuses qui ont pris part à la messe d’inauguration de son ministère pétrinien, en tant que successeur de l’apôtre Pierre et donc pasteur de l’Église catholique. L’occasion pour le Saint-Père, de rappeler les efforts considérables déployés par le Pape François en faveur du dialogue interreligieux et d’appeler à la construction des ponts mais aussi de dire «non» à la guerre et «oui» à la paix.
«Votre présence et votre prière sont pour moi un grand réconfort et un encouragement». Par ces mots le Pape Léon XIV, a voulu exprimer sa gratitude et reconnaissance aux représentants d’autres Églises et Communautés ecclésiales, ainsi que d’autres religions, qui ont bien voulu prendre part à la célébration inaugurale de son ministère en tant qu’Évêque de Rome et Successeur de Pierre. Les recevant en audience ce lundi au Vatican, le 267e évêque de Rome, a tout d’abord rappelé que l’un des axes majeurs du Pontificat de François a été celui de la fraternité universelle.
Léon XIV a en effet affirmé que c’est le Saint-Esprit qui a «poussé» son prédécesseur «à faire avancer à grands pas les ouvertures et les initiatives déjà entreprises par les Papes précédents, surtout à partir de saint Jean XXIII». Le Pape de Fratelli tutti a-t-il poursuivi, «a promu tant le chemin œcuménique que le dialogue interreligieux», et «il l’a fait surtout en cultivant les relations interpersonnelles, de manière à ce que, sans rien enlever aux liens ecclésiaux, l’aspect humain de la rencontre soit toujours valorisé», a-t-il indiqué, implorant «que Dieu nous aide à tirer profit de son témoignage!»
L’unité dans la foi
Pour le Pape américain, le premier Concile œcuménique de Nicée, dont le 1700ème anniversaire est célébré cette année «représente une étape fondamentale dans l’élaboration du credo commun à toutes les Églises et Communautés ecclésiales». Alors que «nous sommes en chemin vers le rétablissement de la pleine communion entre tous les chrétiens, nous reconnaissons que cette unité ne peut être qu’une unité dans la foi», a dit le Pape.
C’est pourquoi en tant qu’Évêque de Rome, «je considère comme l’un de mes devoirs prioritaires la recherche du rétablissement de la pleine et visible communion entre tous ceux qui professent la même foi en Dieu Père, Fils et Saint-Esprit», a-t-il détaillé, soulignant dans la foulée que l’unité a toujours été une préoccupation constante pour lui, comme en témoigne d’ailleurs la devise choisie pour son ministère épiscopal: «In Illo uno unum, une expression de saint Augustin d’Hippone qui rappelle que nous aussi, bien que nous soyons nombreux, dans l’Unique – c’est-à-dire le Christ – nous sommes un» (Enarr. in Ps., 127, 3). Léon XIV estime que «notre communion se réalise en effet dans la mesure où nous convergeons vers le Seigneur Jésus». «Plus nous lui sommes fidèles et obéissants, a-t-il expliqué, plus nous sommes unis entre nous».
“En tant que chrétiens, nous sommes tous appelés à prier et à travailler ensemble pour atteindre pas à pas ce but qui est et reste l’œuvre de l’Esprit Saint”
Fraternité et dialogue
Le Pape américain a ensuite indiqué clairement son intention de «poursuivre l’engagement du Pape François à promouvoir le caractère synodal de l’Église catholique et à développer des formes nouvelles et concrètes pour une synodalité toujours plus intense dans le domaine œcuménique». Par ses paroles et ses actions, François, a-t-il dit, «a ouvert de nouvelles perspectives de rencontre», afin de promouvoir «la culture du dialogue comme voie, la collaboration commune comme conduite, la connaissance réciproque comme méthode et critère» (Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, Abu Dhabi, 4 février 2019).
Construire des relations fondées sur la fraternité humaine, nécessite fait-il savoir, un «cheminement commun» qui «implique tout le monde». Car aujourd’hui, poursuit-il, «le temps est venu de dialoguer et de construire des ponts». Indiquant également que l’«approche, fondée sur le respect mutuel et la liberté de conscience, constitue une base solide pour construire des ponts entre nos communautés».
Précisant que la déclaration conciliaire Nostra aetate (n° 4) souligne la grandeur du patrimoine spirituel commun aux chrétiens et aux juifs, encourageant la connaissance et l’estime mutuelles, le Pontife romain a réaffirmé l’importance du dialogue théologique entre chrétiens et juifs «même en ces temps difficiles, marqués par des conflits et des malentendus».
Il est nécessaire, a-t-il dit, «de poursuivre avec élan ce dialogue si précieux». Et Léon XIV de préciser par ailleurs que, les relations entre l’Église catholique et les musulmans ont été marquées «par un engagement croissant en faveur du dialogue et de la fraternité, favorisé par l’estime pour ces frères et sœurs “qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes”» (ibid., n. 3).
Pour un monde plus pacifique
S’adressant à tous les représentants des autres traditions religieuses, Léon XIV s’est félicité de leur présence et leur contribution à la paix. «Dans un monde blessé par la violence et les conflits, chacune des communautés ici représentées apporte sa contribution de sagesse, de compassion, d’engagement pour le bien de l’humanité et la sauvegarde de la maison commune», a-t-il dit.
“Si nous sommes en accord et libres de tout conditionnement idéologique et politique, nous pourrons dire efficacement «non» à la guerre et «oui» à la paix, «non» à la course aux armements et «oui» au désarmement, «non» à une économie qui appauvrit les peuples et la Terre et «oui» au développement intégral”
Augustine Asta – Cité du Vatican