Qui est Emmanuel d’Alzon ?
Biographie d’Emmanuel d’Alzon (30 août 1810 – 21 novembre 1880), fondateur des Augustins et les Oblates de l’Assomption.
Un modèle pour notre temps et au service du Royaume
Emmanuel d’Alzon a été présent à son siècle, au cœur des problèmes de son temps qui, au lendemain de la révolution française, connaissait de profondes mutations. Sa manière d’aimer le Christ, la Vierge et l’Église reste plus que jamais d’actualité et appelle à être partagée largement entre laïcs, frères et sœurs d’une même famille, appelés à devenir témoins de temps nouveaux.
Emmanuel d’Alzon avait choisi de se mettre au service de l’homme et des grandes causes de Dieu. Son ambition audacieuse le poussa à dépenser toute son énergie à la construction du Royaume de Dieu dans de multiples directions : l’éducation de la jeunesse, les missions, les moyens de communication sociale, les pèlerinages, le service des plus pauvres, etc. La vie chrétienne qu’il propose
s’organise autour de la demande du Notre Père : « Que Ton Règne vienne » : « Règne de Dieu le Père dans l’univers, règne de Dieu le Fils dans l’Église, règne de Dieu le Saint-Esprit dans les âmes, telle doit donc être, ce me semble, la pensée mère de la famille de l’Assomption. »
Aujourd’hui encore son exemple peut inspirer de nouvelles générations de passionnés d’un Dieu toujours plus menacé dans l’homme et d’un homme également menacé comme image de Dieu. Comme aujourd’hui, l’Église de son temps était confrontée à ces bouleversements qui faisaient obstacle à l’avènement du Règne de Jésus-Christ.
L’exemple de sa sainteté n’a pas vieilli. En traversant le temps, son visage multiforme, au sein d’un monde en mutation, demeure source d’inspiration face à nos interrogations et aux défis auxquels nous sommes confrontés : un monde qui
veut se construire sans Dieu. Cette figure ne demande qu’à être redécouverte, imitée pour apporter à notre temps un supplément d’âme et l’inviter à laisser germer la semence de nouveaux commencements
Quelques dates importantes
30 août 1810
Emmanuel d’Alzon est né au Vigan (Gard) dans une famille aristocratique.
1823-1828
Sa formation secondaire et universitaire se déroula à Paris. Collèges Saint-Louis, puis Stanislas, et faculté de Droit du Panthéon où il noua des relations avec les intellectuels catholiques de l’époque : Lamennais, Montalembert, Ozanam… tous préoccupés de réconcilier l’Église avec le monde moderne post-révolutionnaire.
1832-1835
Ayant renoncé à une carrière juridique ou militaire, il s’orienta vers le sacerdoce. Formé au séminaire de Montpellier (1832-1833), il compléta sa formation en autodidacte à Rome. Il fut ordonné prêtre le 26 décembre 1834. Il retint de son ancien maître Lamennais quelques leçons de vie, en particulier la nécessité pour l’Église d’entrer dans le mouvement de démocratisation et de liberté qui secoue alors l’Europe.
1839-1878
Homme énergique et créatif, il lança de nombreuses initiatives pastorales, éducatives et sociales dans le diocèse de Nîmes où il fut vicaire général pendant trente-neuf ans. Il refusa à plusieurs reprises l’épiscopat. Militant de la liberté de l’enseignement, il fut nommé au Conseil supérieur de l’instruction où il s’est beaucoup intéressé aux contenus des programmes. Il créa la Revue de l’Enseignement Chrétien (1851).
1845-1865
Il fonda la congrégation des Augustins de l’Assomption (Noël 1845). Il lui assigna des buts apostoliques : l’éducation pour former des élites chrétiennes, capables de prendre des responsabilités dans la société ; le travail pour l’unité des chrétiens par le dialogue avec les Orthodoxes ; les pèlerinages de groupes pour que les catholiques réoccupent l’espace public ; des journaux et des périodiques pour la formation d’une opinion publique catholique et la participation des chrétiens aux débats politiques ou de société ; des petits séminaires pour une meilleure formation du clergé ; des orphelinats.
Puis vingt ans plus tard il fonda la congrégation des Oblates de l’Assomption, religieuses missionnaires (1865), pour être au service de l’unité des chrétiens et des plus démunis par des œuvres et des insertions variées, souvent en collaboration avec les Assomptionnistes.
1880
Il créa La Croix Revue qui devint en 1883 le quotidien La Croix.
21 novembre 1880
Il meurt à Nîmes.
21 décembre 1991
Il fut déclaré « Vénérable » par le pape Jean-Paul II .
Le Christ au cœur du monde
Homme du XIXe siècle, Emmanuel d’Alzon se heurte aux effets de la Révolution française. Déclarés hors-jeu, Jésus-Christ et son Père ont été exclus de l’espace public. Leur place est pourtant au cœur de l’aventure humaine qui, sans eux, est vouée à l’échec. Le salut, c’est l’Évangile, le Règne de Dieu tel que Jésus l’entend et le met en œuvre. C’est le grand projet de Dieu pour toute l’humanité, manifesté en Jésus-Christ et actualisé par son Église. Ce n’est pas un enfermement mais un chemin de plénitude. Comme un révélateur, le Règne de Dieu, dans sa version évangélique, fait apparaître en pleine clarté, pour y remédier, l’inadmissible, ce qui déshonore Dieu et l’homme.
Le Règne de Dieu : c’est le mot-clé de la spiritualité et du projet apostolique d’Emmanuel d’Alzon. C’est une spiritualité du grand large, de brasiers et non de bouillottes. Elle dévoile l’ambition de Dieu, née de son amour, dans toute son ampleur. Comme chez Jésus, la passion du Règne de Dieu découle chez le P. d’Alzon d’un trop plein de l’amour du Père.
Adveniat Regnum Tuum (Que ton Règne vienne) est la devise de l’Assomption et la signification du logo A R T. à l’école du Christ, de l’église, de saint Augustin
A l’école du Christ, de l’église, de saint Augustin
L’attachement au Christ est primordial. Tout part de lui pour revenir à lui. Nos attitudes se modèlent sur les siennes. Avec lui, nous aimons le Père et l’Esprit mais aussi Marie, sa Mère, et l’Église, son épouse. Nous agissons comme lui car le messager doit témoigner lui-même du Règne qu’Il annonce. Sa prière devient nôtre mais nous prions aussi en lui et par lui. Sa Fidélité, son Espérance, sa Charité deviennent vie divine en nous. Comme pour lui, contemplation, écoute de la Parole, activité sont trois formes imbriquées d’une même passion du Royaume de Dieu à faire advenir aujourd’hui.
Vérité, Charité, Unité, ou autrement dit, Foi, Justice, Communion sont les trois notes principales de la tonalité augustinienne de cette spiritualité. Elle façonne des hommes de foi bien ajustés à leur temps.
Comme tout fleuve, une spiritualité a une source. Humble filet d’eau au départ, elle s’amplifie au cours du temps. Source de vie, elle donne des floraisons nouvelles et s’enrichit des apports des époques et des terres imprévues qu’elle traverse. Elle s’est répandue en Afrique, en Asie, dans les deux Amériques. Elle irrigue profondément « la Règle de vie » des religieux assomptionnistes et « le Chemin de vie » des laïcs.
Pour en aller plus loin : www.assomption.org