Si le mot « vacances » n’est pas directement présent dans la Bible, la notion de repos l’est dès les premières pages du livre sacré. Après un labeur ardu, Jésus dit à ses disciples : « Venez à l’écart, dans un endroit désert, et reposez-vous un peu… » Mc 6, 31
« Et Dieu bénit le septième jour : il le sanctifia puisque, ce jour-là, il se reposa de toute l’œuvre de création qu’il avait faite« , est-il écrit dans le deuxième chapitre du livre de la Genèse. Ayant terminé ce qu’il souhaitait accomplir, Dieu se reposa. Un repos mérité puisqu’il bénit même ce jour. Dans ce magnifique récit qu’est celui de la Genèse, on peut lire que Dieu s’interrompt le septième jour… Même si son œuvre n’est pas achevée, il la confie ensuite à l’homme, Dieu a terminé ce qu’il voulait faire. C’est de là que vient la notion de sabbat, également présente dans la Bible. Dans une perspective chrétienne, les vacances peuvent ainsi être considérées comme une manière de « faire sabbat », d’être au repos. « Venez à l’écart et reposez-vous un peu… »
Une notion ancrée dans l’histoire
Historiquement, les vacances ont été accordées par le pape Grégoire II, en 1231, pour les travaux agricoles. Elles portent alors le terme significatif de vendanges et ne doivent pas dépasser un mois. Ce n’est qu’à partir de la fin des années 1940, avec l’apparition des congés d’été, que les vacances deviennent un moment où l’on se déplace. Là encore, il est possible d’en faire une lecture chrétienne.
« Venez à l’écart et reposez-vous un peu… » Mc 6, 31
Pour profiter au maximum de ses vacances, il est également important de bien connaître ses chaînes, ce qui nous tient. C’est là-dessus que le Seigneur nous interpelle pour nous en libérer. Par exemple, si une personne est extrêmement dépendante de son smartphone, c’est l’occasion idéale de vivre librement en se déconnectant ! Dans le livre de l’Exode, l’homme arrête de travailler pour sa famille, ses esclaves mais aussi l’étranger qui est chez lui, indique le père Jean-Luc Ragonneau. À chacun de prendre le temps de se tourner vers les autres, amis, famille ou inconnus… et vers Dieu. Pour certains, la marche peut être un bon moyen de rencontrer Dieu à travers la création.
Dieu appelle l’homme et la femme, par leur travail, à poursuivre son œuvre. Mais ce n’est pas une fin en soi. Si le travail est une expression de notre foi et nous permet de nous révéler à nous-mêmes, les temps de repos sont tout aussi importants car ils nous permettent de manifester que nous ne sommes pas esclaves du travail… et que le travail n’est pas une idole pour nous ! Nous devons être à même de prendre de la distance par rapport à ce qui pourrait nous engloutir.
Père Jean-Luc Ragonneau, SJ
Comment mettre ses vacances à profit ?
« Le chrétien est appelé à reconnaître son origine et sa fin : il vient de Dieu et va vers Dieu. Tout le reste n’est que médiation », rappelle avec justesse le père Jean-Luc Ragonneau. L’homme ne doit pas confondre ces médiations avec la finalité. Le travail permet de participer à l’accomplissement de la création. Mais il n’est pas une fin. Les temps de repos ont aussi cela de bénéfique qu’ils permettent de prendre cette distance nécessaire et de se rappeler qu’il s’agit d’un moyen, d’un outil qui sert notre vocation première : retourner vers Dieu. C’est ce que le pape François appelle la sainteté.
La sainteté, ligne d’horizon du chrétien
Le Père Jean-Luc Ragonneau présente la sainteté comme la ligne de vie, la ligne d’horizon de tout chrétien ; elle est une vocation qui est aussi valable durant les vacances… Pour s’y mettre, cela ne sert à rien de prendre de grandes décisions irréalisables car elles ne laisseront que de l’insatisfaction et la frustration. En revanche les vacances sont l’occasion idéale pour poser des petits gestes qui guident vers la sainteté. C’est eux qui nous feront dire, à la fin de nos vacances, “Merci mon Dieu !”.