Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Les Orantes accueillies dans l’Eglise

Capella Palatina (chapelle Palatine), Saint Paul qui embrassent Saint-Pierre

En la fête des apôtres Pierre et Paul, les Orantes de l’Assomption commémorent le jour où elles furent reconnues canoniquement dans l’église, le 29 juin 1906. En retour pour cette reconnaissance, Mère Isabelle souligne un besoin d’amour que nous devons avoir pour l’Eglise ; cet amour qui doit se traduire par une grande générosité. Quand on se donne pour toujours à Dieu et à l’Eglise, il faut le faire très généreusement, précise Mère Isabelle. En cette fête de Saint Pierre et Saint Paul, les Orantes remercient le Seigneur d’avoir été acceptées et accueillies dans l’Eglise ; leurs Constitutions furent approuvées ensuite par le Cardinal Richard le 21 novembre de la même année.

Les Orantes, une portion de l’Eglise confiée

Nous sommes une Congrégation qui est une portion de l’Eglise confiée, non seulement aux Supérieurs, mais encore à la dernière des petites postulantes et novices. L’amour de cette Congrégation nous est confié à toutes. Il faut l’aimer, aimer nos Soeurs comme une portion de l’Eglise, aimer notre Congrégation comme une portion de l’Eglise, une portion du Coeur de Notre-Seigneur. Et s’Il nous a fait naître le jour de la fête de Saint Pierre et de Saint Paul, ce n’est pas sans raison, c’est pour que nous aimions davantage l’Eglise.

Et en disant que notre Congrégation est la fille de l’Eglise, ce n’est pas l’exclusivisme que je vous prêche, car il faut aimer le bien partout où il se trouve. Néanmoins, il faut avoir un amour particulier, un amour d’enfant, pour notre Congrégation parce qu’elle est notre mère; nous devons l’aimer, la choyer, remercier Dieu de nous avoir fait naître dans un berceau nouveau. On dit que les derniers enfants sont les Benjamin de la famille. Mais ne soyons pas des enfants mal élevés; soyons au contraire des enfants bien élevés rendant amour pour amour à Notre-Seigneur, à la Sainte Eglise, à notre Congrégation.

« C’est une grâce d’être dans l’Eglise, c’est une union plus grande avec ceux qui la composent, les prêtres, les évêques, etc. Que pouvons nous donner en retour à Notre Seigneur, à la Sainte Eglise ? Que pouvons nous donner en comparaison de cette grâce ? Nous n’avons qu’une chose à faire, c’est de faire déborder notre âme d’amour, de reconnaissance envers notre Saint Père le Pape, envers Dieu. » Instruction, 26 juin 1915

“Les Orantes de l’Assomption suivent la Règle de Saint Augustin. Dans un amour très ardent pour Notre-Seigneur, pour la Très Sainte Vierge sa mère, pour l’Eglise son épouse, elles se proposent tout d’abord la gloire de Dieu et leur sanctification personnelle….”

Constitutions des Orantes, Chapitre I, 1-2

Pour avoir cet amour très ardent pour Notre-Seigneur, la Sainte Vierge, la Sainte Eglise, il faut le puiser dans le Coeur de Notre-Seigneur. C’est du plus pur de son sang qu’Il a formé l’Eglise, c’est la plus grande grâce qu’Il nous a faite de naître dans la vérité. C’est dans le coeur de Notre-Seigneur que nous trouvons l’amour; et c’est là que nous voyons combien nous devons aimer l’Eglise, le Pape…

Demandons-nous si nous aimons vraiment l’Eglise, si nous l’aimons comme on doit l’aimer, comme notre mère, et si nous aimons le Pape comme notre père; si les intérêts de l’Eglise sont ceux qui nous touchent le plus au coeur. L’Eglise est formée des âmes rachetées par Notre-Seigneur ; nous devons donc aimer les âmes d’un amour ardent, patient, et nous devons demander au Christ de les sanctifier dans son amour.

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Expérience de Pierre et Paul, notre chemin

Par ailleurs, comme Saint Pierre, chacune a eu plus ou moins son chemin de Damas: Notre-Seigneur lui a montré que ses vues n’étaient pas selon Dieu, et, à l’exemple de Saint Paul, elle a écouté la voix de Notre-Seigneur. Si quelqu’un avait le droit d’entendre la voix de Notre-Seigneur, c’était Saint Paul qui devait être l’Apôtre des nations, qui devait être, sinon l’égal de Saint Pierre, du moins son compagnon, et devait avoir une grande place dans l’Eglise. Notre-Seigneur l’a renversé sur le chemin de Damas, Il lui a fait perdre la vue, l’a mis dans les ténèbres pendant trois jours et sans nourriture. Et Saint Paul n’a pas été délivré directement par Notre-Seigneur, mais c’est Ananie qui, dans une vision, reçut l’ordre d’aller trouver Saint Paul.

Notre-Seigneur disait à Pierre: « M’aimes-tu? » Il nous demande la même chose: si nous l’aimons jusqu’au sang, jusqu’à la croix, jusqu’au point de nous sacrifier nous-mêmes? Sommes-nous disposées à sacrifier nos idées, nos sentiments, nos goûts, nos intérêts, à tout donner dans l’amour de Notre-Seigneur? Savons-nous nous inspirer de cet amour de Notre-Seigneur, de son amour ardent pour les âmes? Nous en sommes incapables, nous ne savons pas aimer, nous ne savons pas ce qu’est le véritable amour, et surtout l’amour de Dieu.

Notre-Seigneur sait combien nous sommes faibles, imparfaites, incapables. Il nous prête lui-même son coeur et nous dit: « Aime avec ce coeur, aime comme ma mère. » Et dans ce coeur, nous puisons l’amour vrai des âmes, de notre propre âme, car nous devons avoir l’amour de notre âme. Nous nous faisons des idées fausses, terrestres, nous ne savons pas vivre dans le surnaturel, aimer les âmes et notre propre âme comme le veut Notre-Seigneur.

Donnons à Notre-Seigneur tout ce que nous pouvons lui donner. Demandons à Notre-Seigneur de comprendre cet amour, le sacrifice de soi-même qui s’oublie pour agir et souffrir uniquement pour notre Bien-Aimé.

Instruction de Mère Isabelle (27 juin 1914), à l’occasion de l’anniversaire de l’érection canonique des Orantes de l’Assomption.