“Dieu le Père a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique…
Quand me donnerai-je tout entier, sans partage…” Mère Isabelle
Ci-dessous, un extrait d’une instruction de Mère Isabelle, fondatrice des Orantes de l’Assomption à ses premières sœurs, sur l’adoration de la Sainte Trinité. Pour Mère Isabelle, l’adoration de la Sainte Trinité se vit dans l’humble quotidien de notre vie…
Nous sommes ici uniquement pour aimer Dieu. Il nous arrive quelquefois de penser à autre chose, et alors nous manquons tout à fait à notre but, car notre but, c’est de chercher à nous unir à Dieu, pour arriver à cette union qui fait les Saints, qui est d’être un autre Jésus-Christ, de Lui être donné, de vivre sans cesse avec Lui.
Ne négligeons pas cette adoration vis-à-vis des droits de Dieu, devant les trois personnes de la Sainte Trinité. La prière doit être notre joie, sinon sentie, du moins surnaturelle. Et en priant avec la Sainte Vierge, avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit, nous sommes sûres d’être regardées très favorablement par la Sainte Trinité.
Le silence et l’adoration
Il faut établir le silence dans son âme et considérer ce que Dieu veut de nous. Si on garde ce silence intérieur, on se connaît mieux, on se corrige, et alors on écoute tout calmement. Il y a le silence d’adoration. Les âmes agitées n’adorent pas Dieu ; elles sont occupées de trop de choses, elles n’adorent pas Dieu, la Sainte Trinité, les mystères de notre sainte Foi, parce qu’elles n’ont pas le temps d’y penser dans leur agitation. Plus on est calme, plus autour de nous les autres peuvent penser à Dieu. Tandis que lorsqu’on est distrait, quand on ne garde pas le silence d’action, le silence de parole, on n’est pas capable de se maintenir en la présence de Dieu.
Nous devons aussi avoir le silence d’abandon dans toutes les anxiétés d’aujourd’hui. Dieu est notre Père… tout ce qui nous arrivera, c’est par sa volonté. Il faut donc avoir ce silence d’abandon, ne pas s’agiter, bien qu’on ne puisse pas ne pas se poser certains points d’interrogation, mais avec abandon. Dieu ne fera jamais que ce qui sera pour notre plus grand bien.
Adoration de la Trinité dans la vie quotidienne
Par l’adoration, nous touchons, pour ainsi dire, au ciel, à la contemplation de la Sainte Trinité, au Verbe fait chair, au mystère de l’Incarnation, aux plus grands mystères. Et cependant, le Père d’Alzon arrive aux plus humbles détails. Ainsi, il nous adresse tout un commentaire, c’est tout un examen de conscience. « Suis-je soumis dans les emplois dont on me charge ?
… Ai-je apporté les dispositions de Marie disant : Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole ? » Il va plus loin dans la pratique : « Me suis-je persuadé que la vraie obéissance accepte les moindres indications ? Au contraire, n’ai-je pas dû, bien des fois, me faire répéter la même chose ? Ou bien ne me suis-je pas perdu en explications pour obtenir des permissions qu’on ne voulait pas m’accorder ? … N’ai-je pas biaisé et, pour ainsi dire, chicané avec les ordres donnés ou avec un texte de la Règle ? «
On doit avoir ce sentiment pour autant que Dieu le donne : il est quelquefois une grâce spéciale, difficile à porter. Mais il ne faut pas craindre d’être des adoratrices. En allant à Notre Seigneur, nous allons à la Trinité. Les âmes contemplatives doivent avoir une grande dévotion à la Sainte Trinité.
Nous devons réparer les injures faites à la Divinité, à Dieu méprisé… Et cette adoration de la Sainte Trinité doit nous enlever cette routine avec laquelle nous allons à Notre-Seigneur. Nous devons d’abord avoir du respect dans notre tenue; et avoir des pensées de crainte, de délicatesse, non seulement devant son amour, mais encore devant sa sainteté.
En faisant l’adoration, unissons-nous à la Très Sainte Vierge, elle est avant tout adoratrice de Dieu, Père, Fils et Saint Esprit, elle est sans cesse en adoration dans le ciel ; la Très Sainte Vierge doit voir tous les mystères: la Sainte Trinité, l’Incarnation, la Rédemption..
Ne méprisons pas les chemins les plus humbles: tout doit nous y conduire. Et puis, n’avons-nous pas l’humanité de Notre-Seigneur, la Sainte Vierge, les martyrs, les exemples des saints? Tous les petits chemins, tous les sentiers doivent nous conduire à Dieu.
Notre-Seigneur, dans sa prière, était adorateur et réparateur; nous aussi, nous devons être adoratrices et réparatrices, nous devons nous pénétrer de la présence de Dieu, devant laquelle nous devons trembler, dont nous ne pouvons comprendre les mystères et les profondeurs. Prosternons-nous devant la grandeur et la beauté infinies. Que Notre-Seigneur nous rende d’être des véritables adoratrices de Dieu Père, Fils et Saint-Esprit.
Mère Isabelle Marie de Gesthémani, Instructions de chapitre aux premières Orantes 1916-1921