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Revenez à moi ! C’est par ce cri du coeur de Dieu que s’ouvre le Carême. Un temps de joie, un temps de conversion, un temps pour reprendre le chemin du Christ. Quarante jours nous sont donnés pour nous laisser saisir, rejoindre, transformer par le Christ ! Le jeûne, la prière et le partage sont notre bâton de marche et notre boussole pour la traversée du désert. Revenons à Dieu de tout notre coeur !
Le carême vient avec les mots « pardon, réconciliation, recommencement, etc » ! Tout appelle ainsi au renouveau dans notre chemin avec le Christ. Pour nous, c’est l’occasion de nous enraciner de façon neuve dans la Parole et d’accepter, dans le même mouvement, de perdre tout ce qui n’est pas indispensable, ce qui encombre nos vies ! C’est donc un temps de dépouillement dans lequel Jésus trace le chemin.
Jésus demeure quarante jour au désert. En son expérience résonne toute celle de son peuple. Nous sommes appelés à saisir ce temps comme un nouvel apprentissage de la parole de Dieu et de ce qu’elle inaugure dans nos vies. Nos déserts ne sont ni de sable ni de pierres…
Ils sont la mise à l’épreuve de nos lieux habituels, de nos relations, de nos façons de voir, de nous informer, d’accueillir. Dans le désert, retour à l’essentiel. Notre vie porte-t-elle le signe de dépouillement du Christ, lui qui nous a donné la sienne ? Dans le temps qui viennent, sachons aller à l’essentiel de nos vies. Un des chemins pour y arriver, c’est de pouvoir pardonner.
Je n’arrive pas à pardonner…
« Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons…« Nous redisons souvent ces mots dans la prière. Pourtant il n’est pas facile de pardonner. Le pardon arrive toujours après des blessures, et peu d’entre elles disparaissent par enchantement. La cicatrisation peut être longue. Parfois, il nus arrive de faire du mal, et nous en ressentons une brûlure intérieure. Qui pourra nous en donner le pardon, et comment revenir à une attitude juste ? Nous prions alors humblement avec le psaume : « Rends-moi la joie d’être sauté ! » Ps 50, 14. Souvent aussi, nous avons subit l’offense de paroles, de gestes, de silences lourds, d’attitudes d’autrui qui nous ont blessées.
Comment pourrions-nous pardonner ? C’est au dessus de nos forces. Mais le pardon n’est pas l’oubli. Il suppose de pouvoir restaurer une relation de vérité. C’est essentiel. Et l’évangile ouvre aussi un chemin. Jésus ne dit jamais « je te pardonne… », mais « tes péchés sont pardonnés« , par Dieu lui-même, qui est la source du pardon (Mc 2, 9 ; Lc 5 ,20). De même Jésus dit, sur la Croix « Père, pardonne-leur » Comme Jésus, il nous faut demander à Dieu le pardon : désir -ou parfois seulement espérer- pardonner, le temps que vienne en nous le pardon, qui est une grâce, dont Dieu seul est la source.
Père Jacques Nieuviarts, Assomptionniste. Prions en Eglise