Orantes de l'Assomption
Présence contemplative au cœur du monde
Rien n’est bon comme le détachement de soi-même, rien n’est déplorable comme la paresse spirituelle, j’en sais quelque chose---------Offrez-vous tous les matins et ne vous reprenez pas dans la journée---P. François Picard///////Il y a toujours à supporter, et tout le monde fait supporter. Il faut savoir se supporter mutuellement avec beaucoup de bonté, de patience, mais en même temps d'austérité de langage, avec l'affection des personnes données à Dieu---------- Je voudrai que pour nous prière et acte d’amour fussent synonymes----Mère Isabelle

Une instruction en la fête d’Elisabeth de Hongrie

Le 17 novembre c’est la fête de Sainte Elisabeth de Hongrie, patronne de Mère Isabelle, fondatrice des Orantes de l’Assomption. Ci-dessous, l’instruction que Mère Isabelle donne à ses fille sur la pauvreté à l’occasion de la fête de sa sainte patronne.

Mes Soeurs, puisqu’en l’honneur de ma fête, nous fêtons Sainte Elisabeth, c’est peut-être le Bon Dieu qui le permet pour en faire un sujet de méditation sur la pauvreté. Sainte Elisabeth a aimé la pauvreté comme Saint François d’Assise; apprenons à l’aimer comme elle et à la pratiquer comme elle.

Sainte Elisabeth a commencé par se dépouiller. Quand elle a contemplé Notre-Seigneur crucifié, elle n’a pas voulu rester couverte de riches vêtements et de pierreries devant Lui. Elle le faisait par amour de la pauvreté, se rapprochant ainsi de Notre-Seigneur. Elle y trouva une grande joie. Plus tard, Sainte Elisabeth a été dépouillée par les autres, mais elle avait un si grand amour de la pauvreté qu’elle ne cessait de remercier Dieu. Il faut reconnaître que lorsque la pauvreté entraîne l’humiliation, vous attire toujours quelque petit mépris. Sainte Elisabeth acceptait les humiliations de la pauvreté.

Par le temps qui court, on a besoin de confortable, de luxe; on n’est pas viril et on arrive quelquefois avec ces idées-là au couvent; aussi dans les couvents, les Sœurs qui sont plus pauvres, qui aiment davantage la pauvreté, rencontrent-elles des humiliations; elles se privent davantage, elles sont plus parcimonieuses et reçoivent parfois quelques rebuts. Mais elles doivent en être heureuses, car la pauvreté est cousine germaine, soeur, de l’humilité.

La pauvreté qui oblige à tendre la main, à quêter, procure des humiliations; c’est pourquoi nous devons nous habituer à savoir demander, à faire des actes vraiment pauvres. La vraie religieuse, par son voeu absolu de pauvreté, s’attire des humiliations, des difficultés, des sacrifices en s’ôtant toute facilité de faire le bien; mais cette pauvreté, elle doit l’aimer avec joie: la pauvreté est la joie de la vie religieuse, le Père Picard le disait souvent: être complètement dépouillé, voilà la vraie joie! Le jour où Sainte Elisabeth a été jetée dans la boue par une pauvresse, elle s’est relevée gaiement; et cependant cette pauvresse se moquait d’elle. Sainte Elisabeth était heureuse de rencontrer cette humiliation sur son chemin.

Une personne du monde désirant entrer dans la vie religieuse, ayant quelques droits à y être considérée comme bienfaitrice, doit trouver au couvent la pauvreté qu’elle cherche; il faut qu’elle ait sous les yeux le spectacle de religieuses fidèles à leur vœu de pauvreté; et c’est pour cela qu’il ne faudrait pas recevoir de ces personnes qui pourraient par l’apport de leurs biens nuire à la pratique de la pauvreté religieuse.

Saint Vincent de Paul recommandait de ne pas accepter de bienfaitrices qui pourraient mettre obstacle à la ferveur religieuse parce que les vrais biens sont les vertus religieuses. Mais quand on accepte des bienfaitrices, les sœurs doivent avoir pour elles beaucoup de reconnaissance: voilà une vertu que je voudrais voir à la base de notre Congrégation; en même temps que la pratique de la reconnaissance, on peut en face des bienfaiteurs reçus dans une communauté, pratiquer l’humilité car on ne doit pas avoir honte de recevoir; au contraire, par nos bons égards envers ceux qui donnent, nous devons leur montrer combien nous nous estimons heureux de leur devoir quelque chose.

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Mère Isabelle