Dans la préface inédite d’un ouvrage intitulé « Contre la guerre, le courage de construire la paix » paru le 14 avril à la Librairie éditrice du Vatican, le pape livre un nouveau pamphlet contre la guerre, une « défaite de la politique » et une « capitulation honteuse devant les forces du mal ». « La haine doit être extirpée des cœurs avant qu’il ne soit trop tard ».
Dans un tweet, le pape François assure que « toute guerre laisse le monde pire que dans l’état où elle l’a trouvé. Toute guerre est une capitulation honteuse ».
Aujourd’hui, plus que jamais, il est urgent de revoir le style et l’efficacité de l’ars politica. Face aux nombreux changements dont nous sommes témoins au niveau international, nous devons assurer « le développement d’une communauté mondiale de fraternité basée sur la pratique de l’amitié sociale de la part des peuples et des nations ». (Encyclique Fratelli tutti, n° 154).
Nous prions pour que la guerre, qui « laisse notre monde dans un état pire » et qui est « un échec de la politique et de l’humanité, une capitulation honteuse, une humiliation, un échec de la politique, une capitulation honteuse, une défaite cuisante devant les forces du mal » (n° 261), puisse provoquer une réaction opposée, un engagement à reconstruire une architecture de paix au niveau mondial (cf. n° 231), où la maison européenne, née pour garantir la paix après les guerres mondiales, joue un rôle primordial.
« Toute guerre laisse le monde pire que dans l’état où elle l’a trouvé. La guerre est toujours un échec de la politique et de l’humanité, une capitulation honteuse, une déroute devant les forces du mal », écrit le pape, en reprenant un passage de son encyclique sur la paix « Fratelli tutti » (Tous frères) publiée en 2020.
Ce que nous vivons ces dernières semaines n’est pas ce que nous avions espéré après la difficile urgence sanitaire provoquée par la pandémie, qui nous a fait éprouver un sentiment d’impuissance et de peur, ainsi que la condition fragile de notre existence. La tragédie de la guerre qui se déroule au cœur de l’Europe nous bouleverse ; nous n’aurions jamais cru revoir de telles scènes, qui rappellent les grandes guerres du siècle dernier.
Une fois de plus, l’humanité est menacée par un abus pervers de pouvoir et d’intérêts particuliers, qui condamne des personnes sans défense. qui condamne des personnes sans défense à subir toutes les formes de violence brutale.
« Il y a un an, confie le pape, durant mon pèlerinage en Irak, pays martyrisé, j’ai pu toucher du doigt le désastre causé par la guerre, par la violence fratricide et par le terrorisme, j’ai vu les ruines des maisons et les blessures des cœurs […]. Je n’aurais jamais imaginé alors qu’un an plus tard je verrais un conflit éclater en Europe. » « Face au cri des enfants et des femmes, nous ne pouvons que hurler : “Arrêtez-vous !” », lance le pontife, qui n’a de cesse d’enfiler les épithètes contre cette « folie », ce « monstre, » ce « sacrilège », qu’est la guerre, « un cancer qui s’auto-alimente en phagocytant tout ».
Vers une troisième guerre mondiale ?
« Avant qu’elle n’arrive au front, la guerre doit être arrêtée dans les cœurs », répète le pape François, sous peine de préparer « un avenir de mort pour nos enfants et pour nos petits-enfants ». Et de s’inquiéter : « Peu à peu nous nous dirigeons vers la catastrophe. Morceau après morceau le monde risque de devenir le théâtre d’une unique troisième guerre mondiale. »
« Non, la guerre n’est pas inéluctable ! » affirme à plusieurs reprises le successeur de Pierre. « Il y a des millions de jeunes qui nous demandent de tout faire, le possible et l’impossible, pour arrêter la guerre », ajoute-t-il en expliquant que la guerre se déclenche « quand nous effaçons le visage de l’autre ».
Pour sortir d’une logique de guerre, souligne-t-il, « il faut du dialogue, de la négociation, de l’écoute », de la « créativité diplomatique », ainsi que « des politiques visionnaires capables de construire un nouveau système de coexistence qui ne soit plus fondé sur les armes ». Le pontife redit que l’utilisation et la possession d’armes atomiques est « immorale ».
Fustigeant une nouvelle fois l’industrie des armes, il conclut en renouvelant son appel formulé dans l’encyclique Fratelli tutti à consacrer l’argent des dépenses militaires à « un Fonds mondial destiné à enfin éliminer la faim et à favoriser le développement des pays les plus pauvres ».