A l’occasion de l’anniversaire de naissance de Mère Isabelle, ce 6 mars, je vous partage un extrait de l’enseignement qu’elle a fait aux premières Orantes de l’assomption, le 4 mars 10911.
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Instruction de mère Isabelle sur la mortification

… On peut s’imposer une foule de petites mortifications qui font que l’âme ne se laisse pas aller aux diverses fluctuations qu’elle a : que ce soit l’esprit, le corps, l’intelligence, tout dans une religieuse doit être mortifié : ce n’est pas toujours cela qui est vu… Vous avez, par exemple, telle sœur qui jeûnera volontiers, mais ne peut pas se tenir droite, ni rester à genoux, etc. Je l’obtiens difficilement. Une autre veillera mais ne saura pas supporter son prochain ; devant le moindre petit rebut, elle aura des pensées de vengeance.
Il faut aussi mortifier la curiosité. Il y a des sœurs qui veulent savoir ce qui s’est passé, elles n’attendent pas le moment de la récréation pour le demander. Il faut savoir s’imposer la mortification de la curiosité. Et si, l’on arrive à la récréation, et qu’on y raconte quelque chose qu’on voudrait savoir, il ne faut pas interrompre pour cela. Bien souvent je demande que la conversation soit générale et je ne l’obtiens pas.
Il faut savoir être gênées à la chapelle, partout. Vous avez une sœur trop grande devant vous, vous êtes gênée, c’est excellent. Ce ne sont pas là des choses qui nuisent à la santé, au contraire. Vous voyez des sœurs qui se laissent aller à bailler à la chapelle, à regarder au ciel au lieu de suivre dans leurs livres avec attention, comme doivent le faire des moniales que nous sommes ; d’autres qui travaillent mollement et non comme des pauvres ; elles pensent à leurs contrariétés, elles ne sont pas bien disposées, etc.
En Carême, il faut être bien disposé, il ne faut pas se laisser aller. Il y a des exercices communs auxquels toutes n’assistent pas, et, en général, ce sont celles qui ne sortent pas, qui arrivent en retard. Vous avez des sœurs qui, sans avoir d’emploi qui les empêche d’arriver à temps, ne sont pas là pour que l’entrée de la chapelle se fasse en ordre, ou pour le commencement d’une leçon. C’est une mortification, toutes choses qu’il faut savoir s’imposer. Nous nous sommes données à Notre-Seigneur pour nous mortifier, nous immoler, nous le disons tous les jours à la Messe à Notre-Seigneur…
Extrait de l’instruction de Mère Isabelle sur la mortification, 4 mars 1911.